Les avocats de la famille Sankara ont ténu une conférence de presse ce jeudi 7 avril 2022. Cette rencontre avec la presse vise à faire le point sur le déroulement du procès Thomas Sankara et douze de ses compagnons du 11 octobre 2021 jusqu’au verdict le 6 avril 2022. Cet échange intervient au lendemain de la décision de la chambre qui a dirigé le procès.
Par Rama Diallo
Le verdict du procès Thomas Sankara et ses douze compagnons a été donné le 6 avril 2022. Ce jeudi, les avocats de la famille Sankara ont exprimé leur satisfaction quant au déroulement du procès et au verdict donné par le président du tribunal Urbain Meda.
Le juge Urbain Meda et les autres membres de la chambre ont courageusement dit le droit, a indiqué Me Bénéwendé Sankara, avocat de la famille Sankara. Et d’ajouter que leurs noms sont inscrits dans l’histoire. A l’écouter, la famille ainsi que les avocats ont pris acte de la décision du tribunal.
Cependant, les avocats se sont indignés de l’attitude du condamné Gilbert Diendéré. «Je ne sais pas pourquoi cette arrogance et d’où il tire cette arrogance. C’est la même attitude qu’il a eu durant tout le procès. Il est même allé jusqu’à défier la garde qui l’accompagnait parce qu’il a baissé la vitre pour brandir son bras à ses militants», a laissé entendre le président de l’UNIR/MPS (Union pour la renaissance/Mouvement patriotique sankariste).
Me Prosper Farama a estimé que Gilbert Diendéré n’a pas eu une certaine pudeur et de décence pour les familles des victimes. Pour l’avocat, le condamné n’a jamais eu de considération et de respect pour la mémoire des victimes et pour leurs familles.
Dans la lutte contre le terrorisme et au nom de la réconciliation nationale, certains demandent la libération de Gilbert Diendéré. Est-ce qu’on peut parler de réconciliation ou de grâce à quelqu’un qui n’a jamais demandé pardon, à quelqu’un qui ne s’est jamais repenti? S’interroge Me Farama. «Ce combat que nous menons n’est pas uniquement pour la famille Sankara mais pour toute la grande famille du Burkina», a-t-il poursuivi.
Prosper Farama pense qu’au regard de la situation sécuritaire, si le salut du peuple doit venir de Diendéré, alors les Burkinabè sont « morts». Pour lui, le pays ne peut pas compter sur une seule personne pour lutter contre le terrorisme sur une armée de plus de dix mille personnes.
«Le procès m’a permis de savoir qui est qui? Il y a eu des choses qui ont été dites. Ça fait partie de la vérité que nous cherchions. C’est choquant, mais ça peut apaiser un peu les cœurs», a dit Mariam Sankara.
A la fin du verdict, Gilbert Diendéré sur le chemin du retour à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA), a été acclamé par quelques personnes. Il a fait baisser les vitres du véhicule. Et Il a fait sortir sa tête en formant un point comme un héros.
