La commune rurale de Mansila située dans la province du Yagha vit sous le poids des groupes armés terroristes. En effet, depuis 2019 les populations sont régulièrement menacées, parfois des affrontements ont lieu entre les envahisseurs et les habitants de la commune. Désormais, ils imposent aux 43 000 habitants de la commune le port du voile et l’application de la charia. La commune fait frontière avec le Niger, un pays qui est aussi en proie aux attaques terroristes depuis des années.
Par Georges Youl, Stagiaire
Il y a quelques jours, des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans la commune de Mansila. Ce n’est pas la première fois que ces groupes armés terroristes arrivent dans cette commune. Ils exigent aux habitants de Mansila l’application de la charia dans un délai de sept jours, selon le correspondant de Libre info. Ces derniers imposent l’achat des voiles aux populations.
Il y a quelques semaines, des hommes armés non identifiés ont instauré une règle selon laquelle, une femme qui ne sort pas en noire ou un homme qui ne porte pas un pantalon court, est sanctionné par dix coups de fouets.
Embarqués dans trois véhicules pick-up et sur une soixantaine de motos, ces groupes armés terroristes ont sillonné de nouveaux les artères de la commune mardi 8 décembre. Avant cette date, c’est à dire le samedi 28 novembre 2020 dans la même localité il y a eu un affrontement entre les populations et les mêmes groupes armés. Un affrontement qui a fait un mort, deux blessés (côté de la population) et un imam enlevé.
Jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu encore une réaction officielle du gouvernement face aux agissements des individus armés qui exigent le port du voile et l’application de la charia. Selon certains habitants de la commune si rien n’est fait,ils ne seront pas étonnés de voir un jour le drapeau de ces groupes armés flotter dans la zone. A cause de l’insécurité, les populations de Mansila n’ont pas pu prendre au part au vote du 22 novembre dernier.
Le 15 janvier 2019, un citoyen canadien avait été enlevé dans la commune de Mansila. Son corps a été retrouvé le lendemain à Beiga, une localité de la commune de Gorom-Gorom dans la province de l’Oudalan, région du Sahel. Dans la nuit du 24 au 25 janvier 2019, le poste de police de la commune avait été à son tour attaqué et détruit par les groupes armés terroristes.
L’insécurité grandissante dans cette région du Burkina Faso (Sahel) a contraint vendredi 27 novembre 2020, le gouverneur de la région à prolonger le couvre-feu en vigueur jusqu’au 14 janvier 2021, soit 45 jours de plus.