L’Armée congolaise a accusé, dans un communiqué publié le 27 mars 2025, les rebelles du M23, regroupés sous l’Alliance Fleuve Congo (M23/AFC), de violer leur engagement au cessez-le-feu. Elle affirme que ces derniers ont mené de nouvelles attaques contre ses positions dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, quelques jours seulement après avoir annoncé une trêve.Par André-Martin Bado
L’Armée de la République démocratique du Congo (RDC) a dénoncé, dans un communiqué publié jeudi 27 mars 2025, de nouvelles attaques des rebelles du M23 regroupés sous l’Alliance Fleuve Congo (M23/AFC), malgré leur engagement récent à un cessez-le-feu.
« Les forces rwandaises et les forces M23/AFC continuent de renforcer leurs positions avec des troupes et du matériel, tout en attaquant les positions des forces gouvernementales », affirme le communiqué.
Selon l’Armée, « les dernières attaques ont ciblé nos positions non seulement dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, mais aussi au Sud-Kivu, notamment à Mulamba et Bulonge dans le territoire de Walungu, ainsi que dans les hautes terres de Minembwe, dans le territoire de Fizi », a déclaré le porte-parole militaire Sylvain Ekenge.
Face à cette situation, l’Armée congolaise réaffirme sa détermination à protéger la population. « Les FARDC restent plus déterminées et mobilisées que jamais et se réservent le droit de réagir pour protéger la sécurité de la population et de ses biens, en contrant les actes d’hostilité susceptibles de compromettre la pause dans les combats que le M23/AFC a eux-mêmes déclarée », précise encore le communiqué.
Le M23 avait annoncé le 22 mars dernier son intention de « repositionner » ses forces autour de la ville de Walikale, en présentant ce retrait comme un geste en faveur du dialogue politique. L’annonce avait été saluée par le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion, et par le gouvernement congolais, qui s’était engagé à mettre fin aux hostilités.
Le cessez-le-feu avait été annoncé à l’issue d’une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, le 18 mars à Doha, sous la médiation de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani.
Cependant, cette nouvelle escalade risque de fragiliser davantage les initiatives de paix menées dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, visant à stabiliser l’est de la RDC.