L’Unité d’action syndicale (UAS) a donné son point de vue concernant la question de la réconciliation nationale prônée par le Président du Faso Roch Kaboré. C’était le lundi 12 avril 2021 à Ouagadougou. L’Unité d’action syndicale a apporté sa contribution en deux volets, elle a fait des observations, puis formuler ces attentes et suggestions
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Par Tatiana Kaboré
L’unité d’action syndicale (UAS) a lors d’une rencontre tenue le lundi 12 avril à Ouagadougou apporté sa contribution pour la bonne marche du processus de réconciliation prônée par le chef de l’Etat. Comme observation l’UAS, pense que la réconciliation nationale prend les allures d’un vaste programme de société qui est du ressort des partis politiques, dont la réalisation requiert de nombreuses années avec tous les risques d’échec alors que certains dossiers datent déjà. Selon les syndicats, il apparait plusieurs types de réconciliation dont le traitement est en rapport direct avec la gouvernance.
L’UAS déplore les mauvaises pratiques toujours en vigueur dans l’administration alors qu’il est question de réparer les abus commis par l’Etat dans le cadre de la réconciliation. Nombreux sont ces burkinabè dans ces conditions qui doutent de la bonne foi des dirigeants sur le discours relatif à la réconciliation nationale.
Selon l’organisation, on ne peut pas inviter les Burkinabè à œuvrer pour la réconciliation et dans le même temps, s’illustrer dans la violation des principes de l’Etat de droit, par exemple en refusant d’exécuter des décisions de justice.
Dans le but d’apporter sa pierre à la réussite de ce processus, l’UAS a formulé plusieurs suggestions. Elle demande d’abord au gouvernement de prendre des mesures exceptionnelles afin de permettre à la justice de « décongestionner » tous les dossiers non examinés de ses tiroirs. D’œuvrer à ce que la justice soit établie en ce qui concerne les cas des crimes de sang. Que tous les exécutants et commanditaires soient identifiés et mis en contribution pour dédommager les victimes de leurs actes. C’est en cela que les cœurs meurtris pourront être apaisés.
De plus, l’UAS suggère que les crimes économiques tels que les détournements, fraudes, corruptions etc. soient jugés, que les victimes et ayants droits des victimes de l’insurrection populaire et autres soient pris en charge. Et que l’Etat s’assume dans la gestion des contentieux concernant le foncier en donnant une suite aux enquêtes. Elle propose de faire de l’administration publique une administration républicaine, de veiller à ce que la réconciliation nationale ne soit pas une occasion pour les bourreaux de se présenter comme des victimes en exigeant un dédommagement par l’Etat.
L’Unité d’action syndicale demande également à l’Etat de trouver des voies et moyens pour un traitement diligent des dossiers entre les mains du HCRUN, (Haut conseil pour réconciliation l’unité nationale) que ce soient les dossiers individuels et collectifs de travailleurs victimes de licenciement abusifs et autres mesures arbitraires. En ce qui concerne les organisations syndicales, l’UAS préconise l’instauration d’un dialogue sincère avec celles-ci tout en mettant en œuvre les engagements pris avec les organisations.
En somme, l’UAS prend note des assurances données et tient à affirmer son attachement à ce principe basé sur le tryptique Vérité- Justice- Réconciliation. Elle encourage par ailleurs Zéphirin Diabré, le ministre d’Etat en charge de la Réconciliation nationale à se laisser guider par ce principe tout au long du déroulement du processus.
Pour rappel, le 19 mars 2021 a eu lieu une rencontre entre l’UAS et le ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré. A l’occasion le ministre d’Etat avait exposé le contenu de sa lettre de mission à ses hôtes et profité pour recueillir leurs avis sur ce processus de réconciliation.