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Réconciliation nationale : le gouvernement annonce l’ouverture d’un Forum national

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Le vivre ensemble est de nos jours mis en péril, au Burkina Faso par les fléaux socio-politiques divers. Les habitants s’entretuent de plus en plus depuis quelques années, tout en sachant qu’il est impossible d’envisager une nation prospère et victorieuse sans l’union véritable des fils et filles du Burkina. Pour ce faire, la réconciliation apparait comme étant la première étape dans la quête de rétablissement de l’intégrité du pays et du retour de la cohésion sociale. Plusieurs tentatives de réconciliation ont déjà été menées mais sans succès. Toujours dans cette quête, le Conseil des ministres du 21 avril 2021 a annoncé pour bientôt l’ouverture du « Forum national de Réconciliation ».

Par Tatiana Kaboré

L’histoire politique du Burkina Faso est jalonnée de plusieurs remous sociaux tels que des coups d’Etat et des manifestations socio-politiques. Ces crises ont engendré des pertes en vie humaines, des blessées. Parmi les crimes, on dénombre des crimes dits emblématiques de sang tels que l’affaire Thomas Sankara, Boukary Dabo, Norbert Zongo, qui n’ont toujours pas connu de justice. Pour poursuivre son processus de réconciliation, le gouvernement a adopté le 21 avril 2021, un rapport relatif au processus de réconciliation nationale à travers l’élaboration d’une feuille de route. Cette feuille de route élaborée selon les directives du Président du Faso, Roch Kaboré, devra dans les jours suivants aboutir à un « Forum national de réconciliation ».

Ce Forum va être, selon le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, « l’occasion de rassembler l’ensemble des forces vives de la nation et sera précédé par des concertations communales, provinciales et régionales ». A cet effet, un quitus lui a été donné pour mettre en exécution un plan de réconciliation nationale. Il a tout de même insisté sur le fait que ce processus de réconciliation se fera avec le respect du tryptique vérité-justice-réconciliation qui selon lui est cher au président du Faso. Ce processus vient après plusieurs tentatives échouées de réconciliation. Le gouvernement de l’ancien Président Blaise Compaoré, sur recommandation du Collège de sages, avait désigné une commission devant organiser la journée de pardon.

Une « Journée nationale du pardon » réunissant les autorités coutumières, religieuses, politique ainsi que les familles des victimes a été organisée Le 30 mars 2001. En effet, c’est alors devant des délégations venues des 45 provinces que l’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré a demandé pardon au peuple burkinabè. Une procédure qui a été rejetée par la plupart des familles des victimes ainsi que le Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme. Selon eux, il faut la vérité d’abord à savoir qui a tué qui ? et pourquoi ?, ensuite la justice et le pardon.

Un fond d’indemnisation des familles des victimes

Au cours de cette journée, plusieurs engagements avaient été pris par l’ex-Président, notamment la mise en œuvre de mesures de réparation dont la création d’un fonds d’indemnisation en faveur de toutes les familles des victimes, l’érection de monuments témoins du devoir de mémoire à l’égard des martyrs et des héros nationaux, le traitement diligent de l’ensemble des dossiers de crimes économiques et de sang, l’institutionnalisation de la date du 30 mars chaque année comme journées du souvenir, de promotion des droits humains et de la démocratie, la consolidation du dialogue avec tous les acteurs politiques et sociaux aux fins de résorber le déficit de dialogue et de communication, etc.

Un acte qui, n’a malheureusement, pas aboutit pour la simple raison que le tryptique vérité-justice-réconciliation n’a pas été pris en compte. Au vue des échecs constatés au cours de cette tentative de réconciliation, le pardon n’avait donc pas véritablement été effectif. Il faut noter qu’avant la « Journée nationale du pardon » organisé en 2001, d’autres tentatives avaient été mises en place, notamment celle de 1990 ou il y’a eu des assises qui ont été levées car l’ancien président exilé Blaise Compaoré avait refusé la diffusion.

Créé en 2015 par décret, le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN) a pour mission principal de mettre en œuvre les recommandations formulées par la sous-commission Vérité, Justice et Réconciliation nationale mise en place par la transition au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Il est aussi chargé d’assurer le traitement des 5065 dossiers déjà enregistrés et ceux en cours d’enregistrement afin d’y apporter des solutions, de rechercher et situer les responsabilités dans les crimes et toutes les violations graves des droits humains à caractère politique, non encore élucidés de 1960 à 2015.

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