Ouagadougou abrite du 17 au 18 décembre 2018, un atelier de réflexion sur la justice transitionnelle. Cet atelier est initié par le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité Nationale HCRUN à l’intention des organisations de la société civile OSC.
Le HCRUN entend développer le concept de justice transitionnelle afin de faire des osc, des vecteurs de la justice transitionnelle. Ce processus de réconciliation est acté au Burkina à travers un atelier de réflexion sur les mécanismes nécessaires à mettre en oeuvre pour y aboutir.
Le moyen pour une réconciliation nationale pourrait être la justice transitionnelle, foi du président du HCRUN. Mais qu’est ce que la justice transitionnelle ? Pour Léandre Bassolé, président du HCRUN, la justice transitionnelle est l’ensemble des moyens judiciaires et non judiciaires qui sont donnés aux pays en situation de crises pour les sortir de celles-ci. Pour ce dernier, la justice transitionnelle n’est toutefois pas bien comprise par les uns et les autres.
La justicce transitionnelle ne s’oppose pas à celle classique. Quand on parle de justice transitionnelle, il y’a la notion de vérité, de justice et de réparation, dira Bassolé.
» Le contexte mondial que vous savez, ainsi que les réalités nationales que nous vivons notamment au plan sécuritaire, nous obligent sans cesse à être réactifs ou actifs. Ces évidences nous obligent à répondre, chaque jour aux exigences de notre temps, c’est à dire à mettre en oeuvre, une coopération intégrée, portée notamment par les OSC, parce que la paix, la démocratie et le développement sont indissociables et que les OSC doivent en être les constructeurs » a t-il martelé.
Au regard de ce constat, le HCRUN veut atteindre quatre objectifs, à savoir, faire des OSC, les piliers de la justice transitionnelle, établir les modalités opérationnelles d’une commission de réconciliation, situer la responsabilité des OSC et les missions du HCRUN.
Le représentant résident du PNUD, partenaire de cette initiative, a montré que sans l’engagement des organisations de la société civile auprès des populations à la base œuvrant pour le respect des droits humains, il serait vain de penser un monde respectueux de la dignité humaine. Pour lui, sans la paix, la sécurité, et le sens du pardon, aucun développement n’est envisageable.
Le ministre en charge de l’administration territoriale à saluer cette initiative en faveur de la réconciliation sociale. Il reconnaît que la justice classique ne peut à elle seule consolider les liens du tissu social. Le Togo et la Cote D’Ivoire qui ont expérimenté cette justice transitionnelle sont présents à cet atelier pour partager leurs expériences.
Le HCRUN a reçu au total 5065 dossiers pour des faits allant de 1960 à 2015, une situation qui atteste la limite de la justice classique à pouvoir statuer sur tous les faits juridiques. A cet atelier de réflexion, les espoirs sont tournés vers la justice transitionnelle pour un Burkina réconcilié avec ses fils et filles.
Kounkpo OUSSE
Libreinfo.net
