La 13e édition des Résistances panafricaines d’écriture, de création et de recherche théâtrales,(Récréâtrales),événement biennal s’est ouverte dans la soirée de ce samedi 26 octobre 2024 au quartier Bougsemtenga de Gounghin, à Ouagadougou. Cet événement transforme les rues du quartier en scènes vivantes, offrant une plateforme d’expression aux voix souvent marginalisées. Plusieurs personnalités politiques, religieuses et coutumières étaient présentes, dont le ministre de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo, et l’ancien maire de Ouagadougou, Simon Compaoré.
Sous le ciel nocturne de Ouagadougou, le quartier de Bougsemtenga vibre au rythme de cette 13e édition, marquée par une chorégraphie saisissante de la Burkinabè Irène Tassembedo intitulée « Tourner la face au soleil » qui est d’ailleurs le thème de l’édition.
Cette chorégraphie invite à faire face aux défis et à rechercher la lumière. « C’est une invitation à aller vers la meilleure part de nous-mêmes et surtout vers la lumière », a précisé Aristide Tarnagda, directeur artistique des Récréâtrales, en expliquant le choix du thème.
Les spectacles se sont poursuivis avec la pièce « Tu dis PDI », dirigée par Aristide Tarnagda, qui aborde le quotidien des Personnes déplacées internes (PDI) au Burkina.
Tarnagda a souligné que cette œuvre va au-delà du théâtre : « C’est une aventure humaine, un espace de partage et de soutien pour ceux qui ont vécu des épreuves douloureuses. »
Cette pièce, à forte résonance sociale, témoigne du rôle du théâtre comme espace de sensibilisation et de solidarité.
Le ministre en charge de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo, a salué cette initiative, la qualifiant de « signature vivante de nos histoires, racontées par ceux qui savent si bien nous parler de nous, à travers des thématiques qui nous rassemblent et nous ressemblent. »
Le ministre a également mis en avant le thème de cette édition, « Tourner la face au soleil », en insistant sur sa portée symbolique : « Le message est lourd de sens et tressé avec l’osier de la résilience, du courage, de la lutte… Comme le soleil qui nous éclaire chaque matin de ses rayons, ce thème nous appelle à faire notre part face aux adversités et à nous dresser contre les forces qui s’opposent à nos objectifs. »
Pour lui, ce thème est une invitation à nourrir les âmes et à rester un peuple debout, courageux et solidaire.
Le festival a également décerné le prix Récréâtrales à Israël Nzila de la République démocratique du Congo (RDC) pour son texte «silence » une œuvre inspirée des conflits dans son pays. Son engagement pour la paix a été salué, soulignant la mission des Récréâtrales de donner la parole aux voix marginalisées.
Parmi le public, Gerhardt Haag, directeur du festival africologneFESTIVAL en Allemagne, a partagé son admiration pour cet événement unique et sa riche diversité culturelle. « Nous voulons que les histoires africaines soient entendues en Allemagne et dans toutes l’Europe», a-t-il déclaré, évoquant un partenariat de longue date depuis 2010 avec les Récréâtrales.
Les spectateurs burkinabè, comme Moïse Karambiré, présent pour la première fois, étaient également enchantés : « C’est inspirant et en phase avec l’actualité. Je ne regrette pas d’être venu. » Il a invité la population ouagalaise à découvrir les richesses du théâtre.
Les Récréâtrales 2024 proposent une programmation diversifiée pour tous les publics, avec des spectacles pour enfants dès l’âge de 5 ans, des pièces de théâtre, des performances de danse, de l’humour et des concerts. Chaque soir, à partir de 18h, les scènes de Bougsemtenga s’animent avec 12 spectacles pour offrir au public un éventail culturel.