Le premier ministre Albert Ouédraogo a présenté sa feuille de route à l’assemblée législative de Transition le lundi 4 avril 2022 à Ouagadougou. Au cours de cet exposé le chef du gouvernement a annoncé la suspension des recrutements sur mesures nouvelles et d’autres mesures dans l’administration publique.
Par Rama Diallo
Au Burkina Faso depuis un certain temps, les recrutements sur mesure dans l’administration publique font beaucoup de critiques au sein de l’opinion nationale. Dans une interview accordée à Libreinfo.net le secrétaire Exécutif du Réseau nationale de lutte anti-corruption (REN-LAC) Sagado Nacanabo dénonçait la façon dont se faisaient les recrutements sur mesures nouvelles. Il estimait en son temps que ces recrutements se faisaient sur la base du népotisme et non de compétences.
Aujourd’hui, le premier ministre Albert Ouédraogo annonce à l’Assemblée législative de Transition la suspension des recrutements sur mesures nouvelles. Il a également annoncé d’autres mesures dans le but du bon fonctionnement de l’administration publique. Il s’agit entre autres de la classification des fonctions techniques au sein de l’administration, la promotion des compétences techniques et des valeurs dans les choix des directeurs généraux des entreprises et établissements publics de l’Etat et l’adoption des plans de carrière.
«Afin de restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés, j’engagerai tous les efforts nécessaires pour redonner à l’administration publique sa neutralité et son efficacité», a laissé entendre le premier ministre.
Dans le domaine de la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics, Albert Ouédraogo a promis d’accompagner les corps de contrôle dans leurs missions.
Il a indiqué que le gouvernement va accentuer le contrôle des marchés et l’exécution des travaux d’une manière générale. Le chef du gouvernement a informé que les audits de la gestion de structures de l’Administration publique ont commencé le 1er avril 2022.
L’économiste a également rassuré que le gouvernement prendra des mesures fortes, en vue de réduire le train de vie de l’Etat. En juillet 2018, le comité de la Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B) de la CNSS alertait l’opinion sur des soupçons de fraude, de favoritisme et de népotisme dans le recrutement de 84 agents à la CNSS pour le compte de la session 2017. Cette affaire est toujours en justice.