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Des fadalais réagissent à la levée du couvre-feu
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La région de l’Est du Burkina n’est plus désormais soumise au couvre-feu. Depuis mars 2019, les habitants de la région étaient contraints de rester chez eux à partir d’une certaine heure. La décision du gouverneur de lever définitivement cette restriction, à compter du mardi 12 novembre 2024, suscite des réactions variées à Fada N’Gourma, le chef-lieu de la région. Libreinfo.net a tendu son micro à des Fadalais.

Par Soanguipali Coulidiati, correspondant dans le Gourma

La levée définitive du couvre-feu marque la fin des restrictions de mouvement dans la région de l’Est du Burkina. Ce qui était devenu une habitude pour les résidents, quoique contraignant, est désormais révolu, et les avis sont partagés sur la levée de la mesure.

Pour certains, la levée du couvre-feu représente une avancée positive dans la lutte contre le terrorisme. Mariame Tamdamba, vendeuse de fruits, partage cet avis. « Comme le couvre-feu est levé, cela veut dire qu’on a récupéré notre pays, on a eu la paix. Je suis très fière parce qu’on peut rester vendre nos fruits et rentrer à l’heure qu’on veut », s’est-elle réjouie.

Mariame Tamdamba, vendeuse de fruits
Mariame Tamdamba, vendeuse de fruits

Mariétou Combary, restauratrice dans la ville, est du même avis : « C’est une très bonne nouvelle que le couvre-feu soit levé. Cela veut dire que nous sommes à un pas de la victoire. »

Mariétou Combary, restauratrice dans la ville
Mariétou Combary, restauratrice dans la ville

La restriction de circulation à des heures précises avait eu des conséquences économiques négatives pour certaines catégories de commerçants, notamment les gérants de bars. Tahirou Bougoum, gestionnaire d’un maquis, exprime son soulagement. « C’est une bonne chose parce qu’avant, il fallait fermer carrément vers 23h30 pour permettre aux gens de rentrer avant minuit. Maintenant que c’est levé, je crois que nous pouvons aller au-delà de cette heure, et cela peut augmenter un peu le rendement », a-t-il fait savoir.

Les horaires du couvre-feu variaient de 18h à minuit pour finir entre 4h et 5h du matin. Plusieurs organisations de la société civile (OSC) ont plaidé auprès des autorités pour lever l’interdiction de circuler à certaines heures en raison de ses effets néfastes sur l’économie. «On attendait cette mesure qui est aujourd’hui un ouf de soulagement pour la population », selon Souglimpo Lompo.

Souglimpo Lompo
Souglimpo Lompo

Cependant, pour d’autres, la situation sécuritaire ne s’est pas suffisamment améliorée pour justifier la levée définitive du couvre-feu. Bela Kpengéré, expatriée travaillant dans un maquis, exprime ses inquiétudes : « Je vois que quand il y a le couvre-feu, ça va parce que nous sommes protégés des voleurs. Dès 23h déjà, les gens que l’on croise sur la route constituent une menace, mais au moins s’il y a les forces de sécurité, ces derniers vont s’enfuir… ».

Bela Kpengéré
Bela Kpengéré

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