La Commission nationale des droits humains (CNDH) et le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) ont condamné le mardi 28 septembre les actes de représailles contre la communauté peule le dimanche 26 septembre 2021 dans la commune de Titao, province du Loroum. Les deux organismes de défense des droits humains ont invité les autorités à identifier, interpeller et juger les présumés auteurs de ces actes afin de décourager les populations à avoir recours à « la justice privée ».
Par Tatiana Kaboré
La CNDH et le CISC ont donné leur lecture des représailles le dimanche 26 septembre à Titao. « Si ces actes n’ont pas occasionné de pertes en vies humaines vérifiées, ils ont cependant entraîné un déplacement des membres de la communauté peule notamment les femmes et les enfants qui ont pu trouver refuge à la préfecture de Titao », écrit la Commission nationale des droits humains.
Tout en déplorant la récurrente utilisation des engins explosifs improvisés contre les populations civiles et les forces de défense et de sécurité, la CNDH condamne les « actes de représailles contre la communauté peule qui s’en sont suivies ». Ainsi, elle interpelle les populations sur les conséquences de tels agissements, car dit-elle, ces actes « contribuent à renforcer le sentiment de stigmatisation et à favoriser le repli identitaire ».
La Commission nationale des droits humains invite les autorités à interpeller après identification les présumés auteurs de tels actes et les juger afin de décourager les populations à recourir à la justice privée comme moyen de résolution des différends. Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) fait savoir que certains auteurs des évènements de Hargo ont été identifiés par les victimes.
Elle appelle, par ailleurs, les autorités à « un jugement effectif des auteurs des précédentes violences exercées contre les communautés, notamment celles de Yirgou ». Le CISC soutient cet impératif de justice. Il a « exigé que toute la lumière soit faite sur l’ensemble de ces faits et que les commanditaires et exécutants soient identifiées et poursuivis conformément à la loi en vigueur ».
La CNDH, dans son communiqué a félicité les forces de défense et de sécurité ainsi que les volontaires de défense pour la patrie (VDP) pour leur prompte intervention qui a permis de circonscrire ces violences et de garantir la sécurité des populations. Le CISC reconnaissant des efforts des forces de défense et de sécurité dans la gestion de la situation, a interpellé tous les burkinabè « à s’opposer activement à tout comportement stigmatisant ou discriminant car il y va de l’intérêt de la nation ».
Les représailles de Titao condamnées par la CNDH et le CISC ont eu lieu le dimanche 26 septembre. En effet, une dame sur son vélo a sauté sur un engin explosif improvisé. La dame est décédée sur place mais l’enfant qu’elle portait a été gravement blessé.