Le docteur Valère Dieudonné Somé est l’un des grandes figures de la révolution d’Août 1983 au Burkina Faso, qui a porté le capitaine Thomas Sankara (1949-1987) au pouvoir. À l’époque, Valère Somé a été nommé ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de septembre 1986 à septembre 1987, juste une année avant l’assassinat du père de la révolution le 15 octobre 1987. Après cet évènement tragique, il fut arrêté et torturé. Il a tiré sa révérence le 31 mai 2017.
Trente-six ans déjà, que les révolutionnaires d’août 1983, ont peaufiné avec Thomas Sankara à la tête, la Révolution démocratique et populaire (RDP). Le 2-octobre 1983, ils présentaient leur plan d’exercice du pouvoir d’État dans un document appelé « Discours d’orientation politique (DOP)». Et l’un des grands acteurs de ce changement, est le docteur Valère Dieudonné Somé. A ce 36e anniversaire de cette révolution, l’Organisation des peuples africains-Burkina Faso (OPA-BF), parti politique de maître Ambroise Farama, qui dit tirer les fondements de son parti de l’idéologie de ce révolutionnaire qui envisageait la création d’une organisation semblable, lui rend hommage : « Valère Somé estimait que les révolutions par micro-États ne pouvaient pas assurer un véritable avenir révolutionnaire pour les États africains et il pensait déjà à la naissance donc d’une organisation des peuples africains. Aujourd’hui, nous avons réussi à réaliser ce vœux-là, les pensées qu’il avait, et nous pensons qu’il est bon que le peuple burkinabè sache que cet homme a été l’une des chevilles ouvrières de la rédaction du DOP », précisait le leader de l’OPA-BF, qui ne conteste pas le leadership de Thomas Sankara, le père de la révolution. Pour lui, Thomas Sankara a été le leader de la révolution, mais en tant que parti révolutionnaire et d’avant-garde, il entend constituer les bases du parti à partir des fondements idéologiques du discours d’orientation politique, dont Valère Somé est l’un des acteurs.« Je retiens que Valère D. Somé a été l’une des chevilles ouvrières de la rédaction du discours d’orientation politique qui a servi de guide durant les quatre années de la révolution », a déclaré Me Ambroise Farama.
Pour les membres du parti, Valère Somé est un exemple de patriotisme : « Valère restera pour nous un exemple de courage », ont-ils témoigné. « Contredire Sankara, interpeller Blaise, refuser de composer avec le Front populaire, affronter la détention, la torture et l’exil, revenir dans son pays avec une offre, celle de la réconciliation, il faut être Valère pour le faire », a reconnu Ernest Compaoré, secrétaire général de l’OPA-BF.
Des années d’exil
Après l’assassinat du capitaine Thomas Sankara le 15 octobre 1987, Valère Somé fut arrêté. Torturé puis libéré, il alla en exil de 1988 à 1994 d’abord au Congo Brazzaville, ensuite en France. Rentré au pays, il s’est mis à l’écart des activités politiques en 2002. Chercheur et socio-anthropologue à l’institut des sciences des sociétés du Burkina, il est auteur de plusieurs ouvrages dont ‘’Thomas Sankara : l’espoir assassiné’’ paru en 1990 et ‘’Les nuits froides de décembre, l’exil…ou la mort’’ paru en 2015.
Siébou Kansié
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