La Ligue citoyenne pour une rémunération équitable des agents publics de l’Etat au Burkina Faso (LCREAPE/BF) était ce samedi 15 juin 2024, devant la presse, à Ouagadougou. Regroupant des agents publics de l’Etat, elle dénonce l’iniquité dans le système de rémunération des fonctionnaires de l’Etat. La Ligue plaide auprès des autorités pour une rémunération équitable.
Les écarts de salaires observés entre agents de même catégorie d’une part, et les écarts énormes entre échelles d’autre part. Ce sont, entre autres, les actes dénoncés par la Ligue citoyenne pour une rémunération équitable des agents publics de l’Etat au Burkina Faso (LCREAPE/BF) au cours de sa conférence de presse.
Pour la Ligue, l’iniquité dans le système de rémunération des agents publics de l’Etat constatée dans l’administration publique burkinabè crée, par moment, des frustrations.
Cette iniquité rend poreuse les relations socioprofessionnelles entre les fonctionnaires de l’Etat. « Toute chose qui impacte négativement la productivité des agents publics et la qualité du service public », indique le président de la LCREAPE/BF, Geoffroy Paré.
En effet, selon le président Paré, l’iniquité trouve son fondement non seulement, dans l’octroi des statuts particulier et autonome à certaines familles d’emplois. Mais aussi, dans le bénéfice d’autres avantages en numéraires notamment dans les primes de rendement dites de motivation.
Les récentes modifications des lois 013 en 1998, 019 en 2005 et 081 en 2015, de l’avis de la Ligue, devraient résorber les injustices entre travailleurs de la même Fonction publique. Malheureusement, elle dit assister à « une Fonction publique impérialiste, fruit d’un héritage colonial ».
Pire, l’iniquité crée de manière légale un enrichissement de certains fonctionnaires et maintient d’autres dans la précarité, selon toujours le président de LCREAPE/BF. Il faut avoir « le courage de remettre profondément en cause ce qui ne marche pas, (…) et affronter avec courage les maux qui minent notre Fonction publique et oser réinventer une Fonction publique beaucoup plus juste », explique Geoffroy Paré.
Pour y parvenir, elle propose, entre autres à l’Etat d’adopter une loi organique portant principes fondamentaux applicables à l’ensemble des emplois et aux agents publics de l’Etat, d’harmoniser une grille indiciaire qui consiste à trouver un niveau moyen entre les traitements les plus faibles et ceux les plus élevés.
Et d’harmoniser les frais de mission de tous les fonctionnaires de l’Etat, de rationnaliser les établissements publics de l’Etat, d’optimiser leurs charges de fonctionnement. L’Etat doit, selon la Ligue, plafonner les écarts de rémunérations indemnitaires au maximum entre les agents relevant de la même catégorie, excepté les indemnités relatives aux opérations de reconquête du territoire national.
La Ligue citoyenne pour une rémunération équitable des agents publics de l’Etat au Burkina Faso précise qu’elle ne s’est pas donné pour mission de diviser les fonctionnaires, ni de travailler à la réduction du salaire des fonctionnaires.
Au contraire, « nous ne visons que l’équité et la hausse des faibles salaires afin de réduire la frustration créée et entretenue au sein de l’administration publique », fait savoir le président Geoffroy Paré.