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Le premier ministre sénégalais et leader du PASTEF, Ousmane Sonko
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Au Sénégal, les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 ont fait du parti au pouvoir, le PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité), le premier du pays. Le tandem formé par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, a désormais les coudées franches. Mais il faudra répondre aux attentes des Sénégalais qui veulent le changement.

Par Issoufou Ouedraogo 

La campagne électorale marquée par une forte tension a parfois fait craindre le pire. Mais les législatives anticipées du 17 novembre dernier au Sénégal se sont finalement déroulées dans le calme.

Après la fermeture des bureaux de votes, les résultats provisoires rendus publics sont largement en faveur du parti au pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) du président Bassirou Diomaye Faye.

Le PASTEF est sorti largement vainqueur des élections législatives et devrait avoir une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour dérouler son programme politique.

Cette victoire du PASTEF prouve la maturité politique des Sénégalais et la solidité de la démocratie au pays de la Téranga. Et c’est devenu naturel pour ce pays. Au lendemain de chaque élection, les gens vont tranquillement vaquer à leurs occupations.

Avec le scrutin anticipé, les Sénégalais ont respecté la tradition, en confiant la majorité parlementaire à leur nouveau président. Les résultats ne sont pas encore officiels mais les projections ne donnent qu’une portion congrue à l’opposition.

Selon les chiffres, le parti qui contrôlait déjà l’Exécutif raflerait entre 130 et 140 sièges sur les 160 de l’Assemblée nationale. De Dakar à Ziguinchor, de Saint-Louis à Tambacounda, le PASTEF a démontré partout sa puissance et sa suprématie.

Cette tradition sénégalaise n’est pas nouvelle car en 2017, Macky Sall avait 136 députés. Abdoulaye Wade a eu plus de 120 députés alors que l’Assemblée nationale ne comptait à l’époque que 163 sièges comme aujourd’hui. Ce qui explique que cette prouesse du PASTEF n’est pas une première.

Le parti de Ousmane Sonko n’a laissé aucune chance aux différents partis de l’opposition ni même à la Coalition dirigée par l’ancien président Macky Sall. Et plusieurs dirigeants de l’opposition ont félicité le PASTEF pour sa victoire écrasante lors de ces législatives.

Ainsi, les Sénégalais renouvellent leur confiance au parti au pouvoir après le sacre de son candidat à l’élection présidentielle de mars dernier.

A présent qu’il a toutes les cartes en main, c’est peu dire que le chef de l’Etat sénégalais n’aura pas droit à l’erreur.

Tout comme il n’aura pas d’excuses aux yeux de son peuple qui montre, à travers ce vote de confiance, qu’il reste plus que jamais au cœur du jeu démocratique.

Un peuple qui n’a jamais cru à l’homme providentiel encore moins au messie et qui a toujours su s’élever au-dessus des clivages pour sanctionner ses dirigeants dans les urnes malgré les aléas de la vie politique.

Lequel peuple a également donné à la démocratie tout son sens dans un continent encore à la recherche de ses marques. En tout état de cause, comme dit l’adage, « c’est au pied du mur qu’on reconnaît le bon maçon ».

Et on attend de voir ce que le PASTEF fera de sa double victoire : d’abord à la présidentielle et maintenant à ces législatives anticipées. Tout le mal qu’on souhaite au Sénégal, c’est que le nouveau pouvoir puisse le conduire vers des lendemains meilleurs et que l’opposition puisse jouer son rôle de contre-pouvoir dans un cadre rigoureusement républicain.

C’est à ce prix que le pays de la Téranga continuera de forcer le respect des démocrates du continent africain tout en renforçant son image d’étoile polaire de la démocratie dans un ciel très assombri.

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