Suite à la décision du tribunal de Zinguinchor du 12 octobre 2023 rétablissant l’opposant Ousmane Sonko dans ses droits, la commission électorale a demandé qu’il puisse de nouveau figurer sur les listes. Mais le ministère de l’intérieur a opposé une fin de non recevoir. Ce qui empêche de nouveau le candidat Ousmane Sonko d’être candidat à la présidentielle de 2024.
Un service du ministère de l’intérieur sénégalais a opposé, mardi 31 octobre, une fin de non-recevoir à la demande de la commission électorale du pays de rétablir l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales et de lui délivrer des documents essentiels pour sa candidature à l’élection présidentielle de 2024.
Dans une réponse à un courrier de la commission électorale nationale autonome (CENA), la direction générale des élections (DGE) affirme qu’elle « n’a pas de compétence pour mener une quelconque action sur le fichier électoral ».
La DGE ne précise pas qui aurait cette compétence. Dans sa lettre à la DGE, la CENA avait écrit que M. Sonko devait « jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits [qui y sont] attachés ».
En effet, le candidat Ousmane Sonko a été radié des listes électorales, ce qui l’empêche en l’état de concourir à la présidentielle. Le gouvernement a essentiellement argué de la condamnation de l’opposant par contumace dans une affaire de mœurs en juin pour justifier sa radiation.
Mais le 12 octobre 2023, un juge de Ziguinchor a ordonné que M. Sonko, au cœur d’une polémique politico-judiciaire, soit rétabli sur les listes.
Le ministère de l’intérieur a cependant refusé jusqu’alors de lui délivrer les fiches officielles qui lui permettraient de recueillir ses parrainages, une étape nécessaire au dépôt de candidature.
Les avocats de M. Sonko ont par ailleurs contesté le refus de lui délivrer ces fiches devant la cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique (Cedeao). La juridiction régionale a décidé de se donner jusqu’au 6 novembre pour trancher des litiges liés à cette affaire.
