Le Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO s’est réuni en session extraordinaire, le 8 février, pour discuter d’urgence d’un dossier brûlant : le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de l’espace communautaire.
Par Nicolas Bazié
La CEDEAO insiste sur la nécessité pour les pays de l’AES de respecter le délai d’un an prévu par l’article 91 du traité révisé de 1993 de l’institution sous-régionale, quant au retrait d’un État membre de l’organisation.
Sauf que les militaires au pouvoir au Mali, au Burkina et au Niger disent niet, réitérant le caractère irréversible de leur décision de se retirer de la CEDEAO sans délai. Ils soutiennent même qu’ils ne sont plus tenus de respecter l’article 91.
En session extraordinaire, jeudi, à Abuja au Nigeria, le Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO retient que cela « ne constitue que de la poudre aux yeux» indiquant, à contrario, que « la véritable raison est leur (les militaires ) intention de ne pas remplir leurs obligations au titre du traité et du protocole».
Les dirigeants des trois États «n’ont nullement l’intention de renoncer, dans un futur proche, au pouvoir politique qu’ils ont obtenu par des voies non constitutionnelles», note le conseil de médiation.
Ce qui pourrait être interprété, d’après les membres du conseil, « comme un stratagème visant à détourner l’attention de l’insistance de la CEDEAO sur le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel».
Le président de la Commission de la CEDEAO, Alieu Touray d’insister que la décision hâtive des pays en transition ne prend pas en compte les conditions de retrait prévues par les textes.
« Les trois États membres n’ont pas vraiment réfléchi aux implications de ces décisions sur nos citoyens », regrette le président Touray.
Lui et ses collègues estiment que ce retrait aura des « conséquences désastreuses au regard des implications socio-économiques, politiques, sécuritaires et humanitaires, en particulier pour les citoyens des trois États membres et sur le processus d’intégration régionale».
Il faut noter que le Burkina, le Mali et le Niger n’ont envoyé aucun émissaire à cette rencontre du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO qui recommande surtout le dialogue, la négociation et la médiation pour « trouver des solutions face aux préoccupations ».
C’est pourquoi le conseil a invité la CEDEAO à élargir « son champ d’action pour inclure les chefs traditionnels et religieux, les personnalités éminentes, la société civile et les femmes leaders dans la recherche de solutions durables».
![](https://libreinfo.net/wp-content/uploads/2024/07/samao-g-111.gif)