Le Coordonnateur du mouvement M62 du Niger, Seydou Abdoulaye a été libéré de prison le 14 août 2023 suite à une décision de la Cour d’Appel de Niamey.
Par Nicolas Bazié
L’ex-gouvernement avait intenté un procès contre lui pour «diffusion de fausses informations de nature à troubler l’ordre public et complicité d’incendie ». C’est ainsi que Seydou Abdoulaye, panafricaniste et coordonnateur du Mouvement M62 a été jugé et condamné, en avril 2023, à 9 mois de prison ferme par le Tribunal de grande instance hors classe de Niamey.
Après 5 mois passé à la prison de haute sécurité de Kollo, ce défenseur des droits humains a été libéré le 14 août. Ceci fait suite à l’annulation de la décision du Tribunal de grande instance par la Cour d’Appel de Niamey. Ses camarades de lutte trouvent que la décision l’ayant condamné est arbitraire. Le procureur avait estimé que Seydou Abdoulaye sape le moral de l’armée en la chargeant d’actes de carnage à Tamou.
Ils comptent actuellement porter plainte contre lui pour «abus d’autorité». «Nous allons saisir nos avocats à cet effet. Le procureur est un habitué des détentions arbitraires et illégales des acteurs de la société civile. Pour ce faire, il doit être poursuivi devant les juridictions compétentes du pays», ont ils fait savoir.
La condamnation de Seydou Abdoulaye avait suscité de réactions des organisations nationales et internationales comme le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale qui avait appelé les autorités nigériennes à « cesser le harcèlement et les intimidations contre les défenseurs des droits humains.»
Seydou Abdoulaye avait été arrêté le 23 janvier 2023 à la suite d’une plainte du gouvernement. Il avait en effet présenté, le 24 octobre 2022, lors d’une conférence, une « bavure » de l’armée nigérienne sur des civils à Tamou.
Il fait aussi partie de ceux qui luttent pour le départ de l’armée française sur le sol nigérien.
