Les artisans ont annoncé être prêts pour participer à la 16e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO 2023) qui s’ouvre le 27 janvier prochain. Démotivés autrefois par le report de l’évènement, ils sont désormais prêts à marquer leur présence avec de nombreuses œuvres confectionnées pour l’occasion malgré quelques abandons.
Le « pays des hommes intègres » (Burkina Faso) se prépare activement à accueillir la 16e édition de la biennale de l’artisanat prévue du 27 janvier au 5 février 2023. Du Centre national d’artisanat d’Art en passant par la Vitrine du Bronze à Ouagadougou, les artisans sont en pleine action pour finaliser leurs œuvres à exposer.
Plongé à fond dans les préparatifs, aucun artisan ne semble vouloir rester en marge de cette édition, hormis quelques-uns qui ont signé « forfait » pour des raisons économiques.
C’est au Centre national d’artisanat d’art que notre visite des préparatifs a débuté. Juste après avoir franchi le portail, nous avons rencontré M. Abdoulaye Kaboré, le président de l’Association des artistes de nouvelle génération du Centre national d’artisanat d’Art, à pied d’œuvre sur ces dernières œuvres en bronze.

Travaillant à les rendre plus attirantes, M. Kaboré déclare être déjà prêt pour le SIAO. Malgré les soucis économiques traversés, il espère y écouler quelques-unes de ses créations.
« Il y a seulement une partie de mes réalisations dont je dois assurer la finition. Ce n’est pas facile parce que c’est une question de moyens financiers, de la réalisation en passant par la location de stands et le transport. Personnellement, je rends grâce à Dieu » a lancé le président.
Considérant le Salon comme symbole de promotion d’artistes, M. Kaboré a salué l’effort fourni par les autorités pour cette tenue malgré le contexte sécuritaire et sanitaire préoccupant. Il souhaite que l’événement se tienne convenablement.
M. Kaboré poursuit : « Nous sommes heureux de recevoir des visiteurs, et, une fois encore, de vivre le SIAO parce que c’est une activité culturelle qui a toujours fait la promotion des artistes. C’est un tremplin pour nous, le fait que le salon se tienne ; même si c’est un peu précipité. »
À quelques mètres de lui se tenait M. Emma Sakimba fabricant de bogolan (tissu traditionnel ndlr). Occupé à donner plus d’originalité à ses habits bogolan, il ne cesse de repasser sur les moindres détails de ses tissus. Il souhaite qu’à vue de ses nouvelles œuvres, les visiteurs soient attirés et s’en procurent. Pointant du doigt sa boutique déjà pleine, il dit n’attendre que le top départ de l’événement.

« Déjà les préparatifs se passent bien. Nous sommes en train d’ajouter de nouvelles œuvres pour les expositions. Mais pour nous, la préoccupation c’était de produire de bonnes œuvres avant le marché. Sinon, à mon niveau, je suis prêt. Je dispose de beaucoup d’œuvres que j’expose déjà » a expliqué l’artiste Sakimba.
Un autre artiste peintre, M. Oumarou Ilboudo ; assis non loin de là sur une chaise, une carotte à la main, dit s’éclaircir les idées après de longues heures à peindre. Il nous confie qu’à son niveau, il n’y a plus grand chose à faire : « En tant qu’artiste, chaque jour, je suis dans la créativité pour promouvoir mon art. Donc, je suis prêt.»

Le SIAO reste, selon lui, un avantage pour montrer son talent à l’international. Misant moins sur le côté économique du Salon, il estime que l’important, pour lui, reste le partage d’expérience avec les autres artistes qui viendront d’ailleurs.

Après le Centre national d’artisanat d’art, nous nous sommes rendus à la Vitrine du Bronze. Là, le rythme était en baisse parce que certains artistes ont décidé à édition du SIAO. La principale raison des abandons serait pécuniaire nous a-t-il dit.
M. Hamado Ouédraogo, président des artisans de la vitrine de bronze, était dans sa boutique lorsque nous l’avons rencontré. Expliquant que quelques-uns de ces collègues n’iront pas au SIAO faute de moyens pour la location de stands qui coûtent 300 000 F. CFA, il a laissé entendre que de son côté tout était au top pour l’évènement.
« Tout est déjà fait et il me reste à amener mes œuvres pour le SIAO. Bien avant qu’on le reporte, c’était déjà fait. La préparation est effective. Je n’ai plus à me précipiter » a expliqué M. Ouédraogo.
M. Parfait Kafando, est bronzier. Lui, nous l’avons trouvé s’activant dans le hall de fabrication. Il s’empresse, nous dit-il, pour être dans les délais. S’adonnant moins aux discussions, il avait les yeux rivés sur ses produits.
« Actuellement, explique M. Kafando, on se prépare toujours malgré le fait qu’il y ait moins de publicité sur le SIAO. Néanmoins, on reste concentré. »
« Les préparatifs avancent bien malgré tout » assure-t-il. Chaque fois qu’un artiste se lève, il se dit déjà prêt pour l’accueillir et lui apporter son savoir-faire.
Assis dans un couloir, M. Xavier Bougma, également un bronzier, dit lui n’attendre que le début des expositions. Toutefois, il ne fera pas partie des exposants cette année, car il lui manque de l’argent pour s’offrir un stand.

« Nous attendons maintenant le jour J. Seulement, nous, on ne voit pas trop d’engouement ou de publicité comme les années antérieures à quelques jours du SIAO. Je ne suis pas prêt, uniquement parce que je ne peux pas prendre de stand.» reconnaît-il.
Tout comme son prédécesseur, assis à l’ombre d’un arbre, M. Lookman Dan sera absent de l’événement. Considérant que le mois de janvier est « un mois de galère », il a préféré envoyer ces objets à l’extérieur du pays comme en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal. « Je ne me prépare pas pour le SIAO parce que la date choisie ne m’est pas favorable. Lorsqu’ils ont reporté le SIAO, j’ai fait partir mes produits dans les pays voisins » a-t-il expliqué.
Cette 16e édition est placée sous le thème « L’artisanat africain, levier du développement et facteur de résilience de la population ». La Côte d’Ivoire est le pays invité d’honneur de ce SIAO 2023.
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