À Kaya dans la cité du cuir au Burkina Faso, les artisans se préparent activement pour le SIAO 2023. A quelques heures de l’ouverture du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), le correspondant de Libreinfo.net est allé à la rencontre des Artisans de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord. Reportage
Par Salif Ouédraogo, correspondant dans le Sanmatenga
Il est 09H 15 ce samedi 21 janvier 2023 à l’atelier de Mohamado Ouédraogo, l’un des cordonniers de la ville de Kaya, reconnu pour son travail dans l’artisanat du cuir. Cet atelier est situé au secteur 1 de Kaya.
Avant de m’ entretenir avec lui, Mohamado décide d’être mon guide au Village artisanal, situé au secteur 2 de Kaya. Ce qui frappe dès l’entrée, c’est le silence. Aucun visiteur dans le village, c’est le calme.
Mon premier interlocuteur s’appelle Alassane Moha, qui dit avoir 50 ans. Je l’ai trouvé en plein travail. Son métier, c’est la confection de chaussures en cuir.
Assis à même le sol, il m’explique son travail : « Mon travail c’est la fabrication des chaussures à base de cuir. Je fais ce métier depuis mon enfance. C’est avec les revenus de cela que je prends en charge ma famille, mes besoins et ceux de la scolarité de mes enfants.»
Concernant les prix de ses articles, il précise : « Les prix de mes chaussures varient de , 2 000 F. CFA, 3 000 F. CFA, 4 000 F. CFA jusqu’à 6 000 F.CFA. »
A quelques jours du SIAO 2023, j’ai voulu savoir comment se prépare M. Moha à Kaya dans la cité du cuir.
Il dit simplement : « En tout, moi je suis prêt. Ce que vous voyez comme ça, ce sont les articles que je vais présenter au SIAO. Nous espérons faire de bonnes affaires. C’est vrai que le contexte sécuritaire du pays n’est pas facile mais, nous prions Dieu que ça s’améliore. »
Ensuite, je me dirige vers un autre alignement de boutiques-ateliers. Là, nous sommes avec M.Abdoul Rasmané Diandé, un jeune à l’air joyeux qui nous accueille avec fierté. M. Diandé nous fait savoir qu’il a 30 ans et qu’il participera au SIAO 2023.
« Nous sommes fin prêt pour le SIAO. Seulement, nous invitons les autorités à prendre des mesures pour que nous, les artisans de Kaya, nous puissions écouler nos articles. Actuellement, nous n’avons pas de clients ni de visiteurs. Certes, cela peut s’expliquer par l’insécurité, mais aussi par l’absence d’accompagnement des artisans par les autorités. Le report du SIAO, entre temps, nous a créé des problèmes car nous nous sommes endettés et jusqu’à présent nous n’avons pas pu rembourser nos dettes. »
Mes interlocuteurs n’ont qu’un seul souhait, le retour de la paix au Burkina afin que les autorités puissent se pencher sur le secteur de l’artisanat à Kaya qui est vraiment abandonné à son sort.
« Les artisans souffrent énormément car il n’y a pas de subvention pour le secteur. Le système d’octroi de crédit est très lourd en termes de démarches. Ce qui pousse les artisans à rester au bas de l’échelle. Il faut qu’il y ait une franchise dans ce secteur. » m’explique M. Kisendsida Fulbert Yaméogo, un artiste plasticien au village artisanal de Kaya.
Le cri de cœur de M. Fulbert Kiswendsida Yaméogo, dessinateur sur les produits artisanaux au Village artisanal de Kaya est que les autorités viennent en aide aux artisans.
M. Issaka Ouédraogo, l’un des membres de l’Association Nakogolb-Zanga des artisans du Sanmatenga, lui, invite les autorités à prendre des mesures pour faciliter l’écoulement des articles fabriqués à base du cuir pendant le SIAO.