Le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) n’est pas seulement une vitrine de l’artisanat et de la culture burkinabè et africains. C’est aussi l’occasion pour de nombreux entrepreneurs de tirer parti de l’affluence pour développer des activités lucratives. Le maquillage artistique en fait partie.
Par Prisca Konkobo
Postés à la porte d’entrée, bols pleins de peinture aux couleurs du SIAO, ils sont nombreux à proposer leurs services aux festivaliers. «Laissez-vous maquiller, ce n’est pas cher»; « Un petit dessin, s’il vous plaît ! ». Ce sont, entre autres, les phrases qu’ils lancent aux potentiels clients.
Plusieurs visiteurs se laissent faire et se mettent en phase avec les couleurs du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) qui sont, entre autres, le vert, le rouge, le blanc, le bleu.
Romain Kologo, maquilleur professionnel, fait partie de ceux qui profitent pleinement de cette activité. Peinture en main, il n’hésite pas à aborder les nouveaux venus. Il reçoit entre 200 et 250 clients par jour. Avec lui, chacun débourse 500 FCFA pour un visage peint aux couleurs de l’événement. Le maquillage au SIAO est en passe de devenir un rituel, un moyen pour les visiteurs de marquer leur passage au Salon. «C’est devenu la devise du SIAO : quand tu viens au SIAO sans faire le maquillage, c’est comme si tu n’es pas venu », explique Romain Kologo.
Apollinaire Ky, vendeur ambulant et dessinateur pendant les festivals, propose ses créations entre 300 et 500 FCFA. Des salons comme le SIAO lui permettent de générer des gains. Ce qui constitue une aubaine pour lui. « Par jour, je peux gagner au moins 10 000 FCFA. Ça m’aide beaucoup», affirme-t-il.
Omar Tapsoba, vendeur de chaussures, s’est converti en maquilleur le temps du Salon. Il affirme que le SIAO booste considérablement les affaires. « Grâce au SIAO, on arrive à gagner un peu un peu. Avec ces jours fériés, l’affluence est grande. On peut gagner autour de 10 000 à 15 000 FCFA par jour », dit-il, concentré sur le visage de son jeune client.
Baba Henry, qui a fait maquiller ses deux enfants, se dit ravi de cette activité, proposée par les jeunes. «Ça fait partie de l’art. Ça plaît aux enfants, c’est joli à voir. Et ça permet d’aider les jeunes à s’en sortir », explique-t-il, en observant sa fille se faire maquiller.
Ange Bagaré, visiteuse, s’est également laissée conquérir par les jolis motifs proposés. Pour 100 FCFA, elle a fait écrire « SIAO » sur sa joue gauche . « Les dessins représentent le SIAO et ça met l’ambiance. C’est pour cela que j’ai accepté d’en faire», nous confie-t-elle.
En apportant une touche colorée et conviviale, le maquillage proposé par ces jeunes au SIAO s’installe peu à peu comme un incontournable de l’événement.
La 17e édition du SIAO est placée sous le thème :«Artisanat africain, entrepreneuriat des jeunes et autonomisation ». Débutée le 25 octobre 2024, elle prendra fin le 3 novembre 2024