Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré a signé ce 25 mai 2024, la charte de la transition modifiée. Laquelle charte prévoit la prolongation de la durée de la transition de 60 mois donc de 5 ans, à compter du 2 juillet 2024 « si la situation sécuritaire le permet».
Par Nicolas Bazié
Après les 5 ans de Transition, le chef de l’État, le premier ministre et le président de l’Assemblée législative sont éligibles aux élections présidentielle, législatives et municipales.
De plus, le chef de l’État passe du statut de président de la Transition au président du Faso.
Désormais, les partis politiques toutes tendances confondues auront 12 représentants à l’Assemblée législative de Transition (ALT).
Dans la même lancée, les quotas affectés aux représentants de l’ex-ALT (Assemblée législative de Transition), l’ex-CFOP (Chef de file de l’opposition), l’ex-ONA (Opposition non affiliée) sont supprimés.
Ce sont les forces vives de la nation qui en ont décidé ainsi dans la charte modifiée de la transition de 28 articles et signée ce jour par le capitaine Ibrahim Traoré.
Lors des travaux des assises nationales, les forces vives ont aussi fait des recommandations comme par exemple, l’augmentation des sièges à l’Assemblée législative de Transition pour prendre en compte certaines composantes de la nation, l’augmentation du nombre des membres du gouvernement par l’ajustement de certains ministères pour plus d’efficacité au regard des enjeux et des défis du moment, l’implication des personnes âgées et des personnes handicapées dans toutes les sphères de décision, etc.
Entre satisfaction et inquiétude…
Plusieurs participants à ce grand rendez-vous n’ont pas caché leur satisfaction, quant aux 5 ans accordés aux militaires concernant la suite de la Transition.
Parmi ceux-ci, il y a ce Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) qui salue la décision de maintenir le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir.
Selon lui, le capitaine a su mobiliser tout le monde dans la lutte contre le terrorisme. « Sur le théâtre des opérations, il y a des politiciens avec nous, il y a des anciens conseillers municipaux, des anciens députés et j’en passe. Ce ne sont pas tous les politiciens qui sont contre la nouvelle dynamique impulsée par le chef de l’État», révèle le VDP.
Asseta Salogo encore appelée «la Maman panafricaine » dit aussi apprécier les conclusions des travaux.
« Les 5 années nous vont bien. Nous savons que pendant cette période, le capitaine Ibrahim Traoré va bien travailler. À la fin de la Transition, il pourra se présenter à l’élection présidentielle. Nous sommes confiants. Il va gagner», se réjouit-elle.
Si beaucoup se réjouissent, Abdallah Ouédraogo, secrétaire général du mouvement Africa révolution émet quelques inquiétudes.
Il fait observer que si dans 5 ans, des élections sont organisées, le capitaine Ibrahim Traoré pourrait laisser tomber la tenue militaire et créer un parti politique. «Ce serait une grosse perte», clame-t-il avant d’ajouter ceci : « La révolution risquerait de s’éteindre. Nous les Wayiyans avons peur. Nous avons peur de le voir devenir civil ».
