spot_img

SNC 2023: Art culinaire, après dégustation, la présidente du jury déclare que « la compétition est rude»

Publié le : 

Publié le : 

Au-delà de la danse et de la musique traditionnelle, la Semaine nationale de la culture (SNC) 2023, c’est aussi un moment d’exposition de mets locaux dont plusieurs femmes et hommes sont en compétition à cet effet, dans le volet Art culinaire. Ce 3 mai 2023, le jury a dégusté les différents plats proposés.

Par Nicolas Bazié, envoyé spécial

À l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Bobo Dioulasso, dans une petite salle, sont exposés des mets traditionnels. Ce 3 mai, aux environs de 13h, je me suis rendu à ce lieu précis, situé non loin de la Maison de la culture Mgr Anselme Titianma Sanon.

Une dizaine de personnes sont assises et attendent que le jury Art culinaire, composé en majorité de femmes, visite l’exposition des différents mets avant toute dégustation. Après quelques minutes, autorisation est donnée à tous de rejoindre la salle d’exposition. Les festivaliers se mettent en file indienne.

SNC 2023 Art culinaire
Des festivaliers lors de la dégustation des mets locaux

Dans cette salle, on trouve plusieurs variétés de mets locaux. Ce sont entre autres, le Gonré de pomme de terre, le riz local fumé au Soumbala, le Wosso tô tama, le couscous de pomme de terre, le dêguê de Fabirama (composé de lait de vache, du miel et de beurre de karité, ndlr), le jus de goyave, le jus de la Mangue au lait, etc.

Mme Sanou, originaire de Bobo Dioulasso a proposé du Gonré de pomme de terre. Pour obtenir ce plat selon elle, il faut éplucher les pommes de terre et les mettre dans un plat puis les rincer deux fois. Ensuite, il faut les râper jusqu’à ce qu’elles soient fines.

Mme Sanou, originaire de Bobo Dioulasso
Mme Sanou, originaire de Bobo Dioulasso

A ce stade, « l’on met la patte dans un tissu de pagne choisi pour l’occasion et presse pendant quelques minutes pour que le liquide sorte. Après, on met un peu de sel et de potasse et on s’assure que le mélange est bien fait. Enfin vient la préparation.»

Moïse Sawadogo vient de Houndé dans la région de la Boucle du Mouhoun. C’est la première fois qu’il participe à la SNC. Il a présenté au jury, la « Belle dame». C’est un cocktail composé selon lui, de jus de pain de singe, de la mangue, de la papaye, de l’ananas, de la pomme, de la banane et du lait de vache.

Moïse Sawadogo
Moïse Sawadogo venu de Houndé dans la région de la Boucle du Mouhoun.

«J’ai toujours aimé faire un cocktail parce que depuis petit, je voyais ma mère faire du bissap (jus de fleur d’oseille, ndlr) et d’autres boissons » explique Moïse Sawadogo qui précise qu’il a donné le nom belle dame à son cocktail dans le but de magnifier «nos mamans qui travaillent jour et nuit pour faire les jus naturels afin de subvenir aux besoins de la famille ».

«Mon objectif en participant à cette compétition n’est pas d’être lauréat mais de pouvoir montrer mon savoir-faire» conclut Moïse.

Après la dégustation des mets locaux, place aux appréciations des festivaliers. À commencer par Zacharia Barro qui avoue que les lauréats ont préparé de bons plats. « C’est très bon. Je n’ai pas assez de commentaire. Ce sont des plats qui sortent de l’ordinaire » dit-il.

Zacharia Barro, un festivalier
Zacharia Barro, un festivalier

Chez Fatoumata Zongo, c’est à peu près la même impression. «J’ai beaucoup plus aimé le cocktail belle dame» déclare-t-elle.

L’artiste plasticien Ibrahim Eugène Ouédraogo trouve qu’il faut intégrer l’enseignement de l’Art culinaire dès l’école primaire, pour valoriser la préparation des mets locaux.

« Aujourd’hui nous avons mangé africain. C’est une manière de nous réapproprier notre culture» soutient Ibrahim Ouédraogo.

SNC 2023 Art culinaire
L’artiste plasticien Ibrahim Eugène Ouédraogo

Les critères de sélection des plats s’articulent autour de l’hygiène corporelle, des plats, de l’environnement, selon la présidente du jury Delphine Ouattara.

Après la préparation, poursuit Mme Ouattara, « on passe devant chaque candidat ou candidate et on goûte les plats». Cette phase est consacrée à une prise de note quant à l’odeur, la saveur, la couleur et la qualité organoleptique du plat.

Parlant de qualité organoleptique, il s’agit, en effet, de la valeur nutritionnelle du plat, les éléments nutritifs qui composent le met. Il y a également la présentation du plat. «C’est tout ceci qui fait la note générale. On décide maintenant si le candidat doit passer ou pas», a-t-elle fait savoir.

La présidente du jury Delphine Ouattara.
La présidente du jury Delphine Ouattara.

Dans la compétition Art culinaire, on enregistre 40 personnes dont trois hommes. « Il y a beaucoup de création et la compétition est rude. Ils nous ont sorti des produits merveilleux», déclare la présidente du jury.

www.libreinfo.net

- Advertisement -
spot_img

Articles de la même rubrique

Burkina Faso : les autorités ont rejeté deux fois des propositions de noms des Nations Unies pour remplacer Barbara Manzi

Les autorités de la Transition au Burkina Faso ont rejeté deux fois des propositions de noms des Nations Unies au poste de Coordonnateur du...

Etats-Unis : le Burkinabè Aziz Tamboura remporte le prix du meilleur bijoutier de luxe de New York

Aziz Tamboura a remporté le prix du meilleur bijoutier de luxe de New York le 8 mai 2023 décerné par Fashion Group International depuis...

Burkina musique : Martin N’terry présente son sixième album intitulé « Moogho »

Le reggae maker, Martin N'terry du Burkina a présenté son sixième album « Moogho » composé de 9 titres, à la presse burkinabè, le...

Burkina : cinquantenaire de L’Observateur Paalga, la survie des médias traditionnels au cœur d’un colloque

Dans le cadre des activités marquant le cinquantenaire du quotidien privé d’information au Burkina Faso,  L'Observateur Paalga, tient depuis ce matin un colloque international...

Diplomatie : Des journalistes outillés sur le fonctionnement du ministère burkinabè des Affaires étrangères

Le ministère chargé des Affaires étrangères tient du 22 au 23 mai 2023 sa première édition des journées-presse-diplomatie. Il s'agit d'outiller les journalistes sur...
spot_img

Autres articles

Burkina : soutien à l’effort de paix, plus de 900 millions F.CFA mobilisés en six mois 

La commission chargée de la réception et la gestion des contributions volontaires à l’effort de paix au Burkina Faso a livré, ce 6 juin...

Burkina: Fermeture du journal L’Evènement, un appel à soutien lancé par son administrateur général Germain Bitiou Nama

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'Administrateur Général du journal d'investigation L'Événement, Germain Bitiou Nama explique les conditions de fermeture du journal. Par...

Burkina : Développement endogène, l’Etat met l’accent sur l’entrepreneuriat communautaire

L'Agence pour la promotion de l'entrepreneuriat communautaire (APEC) du Burkina a présenté le programme de l'entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire. C'était le lundi 5...

Sénégal : manifestations, 500 personnes interpellées dont des personnes de nationalités étrangères 

A ce jour, 500 personnes ont été interpellées par la police nationale du Sénégal, suite à de violentes manifestations après la condamnation par la...

Burkina : Plus de 20 milliards de FCFA mobilisés pour soutenir l’effort de guerre 

En moins de six mois de fonctionnement, le Fonds de soutien patriotique (FSP) a encaissé plus de 20 milliards FCFA dans le cadre de...