Eloi Zerbo de la province du Nayala a remporté, le 4 mai 2023, la finale de la lutte traditionnelle organisée en marge de la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC).
Par Nicolas Bazié, envoyé spécial
Il se fait appeler « Python». Il pèse plus de 77 kg. Eloi Zerbo est un véritable colosse de muscles qui force le respect et l’admiration. Il est originaire de la province du Nayala, et presque tous les lutteurs et le public savent bien de quoi cer athlète est capable.
La preuve en est qu’à chaque fois que le jury appelle son nom, les spectateurs poussent des cris, les sons des tam-tams résonnent. Car il a toujours été, pendant longtemps, le roi des arènes.
Ce 4 mai 2023, dans l’après-midi, le stade Wobi de Bobo-Dioulasso est plein de monde. Les spectateurs ont fait la queue pour acheter les tickets leur permettant de suivre la finale de la lutte traditionnelle organisée à l’occasion de la SNC. Avant le début de la compétition, les lutteurs ont fait quelques exercices d’échauffement musculaire.
Une fois les membres du jury installés, les candidats ont fait le tour de l’arène. Chaque lutteur a démontré sa force en dansant et en se frappant la poitrine aux sons des tam-tams qui le galvanisaient.
Quelques minutes après cette animation et présentation, la compétition a commencé. Les lutteurs sont classes en diverses catégories en fonction de leurs poids respectifs. Pour cette finale, il n’y a que trois places pour les trois meilleurs lutteurs.
Lorsque Eloi Zerbo, dit le « Python » a été appelé dans l’arène, les spectateurs se sont levés pour mieux voir ce qui allait se passer. Après deux rounds, le « Python » a craché son venin sur son adversaire.
Suite à ce combat, près de quatre lutteurs invités à l’affronter ont tout simplement signé forfait. Ceux qui ont osé tenir tête à ce « Python » ont été vite terrassés.
À la fin de la compétition, c’est ce ténor de la lutte traditionnelle qui a été déclaré vainqueur de la 20e édition de la SNC dans la pool Adulte. Il est suivi de Débé Blaise de la province du Kadiogo et de Karim Bazongo de la province du Sanguié.
Le champion Eloi Zerbo dit être content de cette nouvelle victoire : « À l’extérieur de mon pays, j’ai été trois fois champion. Et ici au Burkina, franchement, j’ai arrêté de compter les victoires. » Et de déclarer ceci : « En 2025, je compte arrêter la lutte pour me reposer».
Karim Bazongo voulait être le vainqueur de cette compétition. Il a participé à des compétitions de lutte au Sénégal, au Niger, etc. « En 2018, à la SNC, j’ai été troisième. Cette année encore, je suis troisième. Je convoite la première place et je vais me donner les moyens pour y parvenir » foi de Karim Bazongo qui reconnaît que tous les candidats étaient assez forts.
« Aujourd’hui, les lutteurs étaient déterminés à gagner. Mais je savais que Eloi Zerbo allait remporter cette finale» indique Madi Zoungrana, un spectateur qui semble bien connaître le champion du jour.
Cette compétition nationale a réuni 94 lutteurs venus de plusieurs régions du Burkina Faso.