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SNC Bobo 2023: l’histoire des masques bobo racontée aux festivaliers à la Villa Rose

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Les frères Assane et Ousseni Ouattara ont exposé des masques ce 29 avril 2023, à Bobo Dioulasso, à l’occasion de la Semaine nationale de la culture (SNC). Pendant six jours, ils comptent montrer l’importance de ces objets ancestraux dans la société.

Par Nicolas Bazié, envoyé spécial

L’exposition a été faite à l’hôtel “la villa rose” de Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso. Les frères Assane et Ousseni Ouattara ont jugé utile d’exposer ces masques à l’occasion de la semaine nationale de culture (SNC).

SNC Bobo 2023 masques
Les frères Assane (à gauche) et Ousseni (à droite) Ouattara

Des masques qui sont selon eux, l’identité de l’ethnie Bôbô. Tous les masques exposés à ce lieu ont une histoire que les exposants prennent du plaisir à expliquer.

Ces différents masques représentent entre autres, l’éclaireur, la femme patriote, le coq Bôbô et Bwaba, le buffle Samo, le calao, la jeune fille Peulh, la fécondité , le partage, le couple, l’ange de la paix, le poteau de la quiétude, le parolier, le hibou, l’autel de culte, etc.

SNC Bobo 2023 masques
Des masques exposés à l’Hôtel la villa Rose de Bobo Dioulasso

Assane Ouattara est un artiste plasticien. Son frère Ousseni Ouattara et lui ont 20 ans de carrière dans la fabrication des masques. « A travers cette exposition nous voulons rappeler l’intégrité, l’identité du Burkinabè, c’est-à-dire faire ce qui est juste même si l’on n’est pas surveillé» explique Assane Ouattara qui ajoute que ce sont des valeurs cardinales qui régissent la société burkinabè.

SNC Bobo 2023 masques
Assane Ouattara, un artiste plasticien.

Le masque, comme son nom l’indique, consiste à protéger. «Avec le masque, on ne sait pas qui est derrière. Donc, il permet de cacher son identité. C’est pour se protéger au sens propre comme au sens figuré » soutient Assane Ouattara qui précise que le port du masque est exclusivement réservé aux hommes et il faut être initié.

À la question de savoir pourquoi ces masques ressemblent à des animaux, Assane répond qu’il y a une explication assez intéressante à donner.

«Effectivement les masques ressemblent à des animaux. Il faut noter que l’animal serait à l’origine d’un bien qui a joué un rôle très important dans les clans de nos ancêtres. Soit l’animal a confié des secrets aux clans, soit il a sauvé les clans d’une situation. C’est ainsi que le clan peut décider de le vénérer en lieu et place de le manger, d’où le totem. C’est pourquoi ces animaux sont par la suite représentés sous forme de masques» fait-il savoir.

Selon lui, il y a plusieurs types de masques comme ceux en feuilles, en forme de singe, etc. « C’est très varié» , poursuit-il.

L'autel du culte
L’autel du culte

Ainsi, en les exposants à la SNC, « cela pourrait participer à nous purifier, et à lutter même contre le terrorisme ».

Les masques selon les propos de Ousseni Ouattara, lui aussi artiste plasticien, sont des objets ancestraux, appartenant à la religion traditionnelle. Ils sont pour lui, un comble de documents très riches à étudier.

Et dans la vie des Bôbô, ils jouent un rôle particulier. « Il nous aide à vivre en parfaite harmonie avec la nature» affirme M. Ousseni.

Ousseni Ouattara
Ousseni Ouattara, un artiste plasticien

Les masques en pays Bôbô, sont utilisés dans les cérémonies funéraires et sont gages de cohésion sociale. Ils sortent le plus souvent en début de saison d’hivernage.

La Semaine nationale de la culture (SNC) se tient dans la belle cité de Sya du 29 avril au 6 mai 2023. En plus de faire la promotion du brassage culturel au Burkina Faso, elle est également une vitrine de la culture africaine.

Placée sous le thème: « Diversité culturelle, ferment de l’unité nationale », cette 20e édition entend, comme à son habitude, promouvoir la cohésion sociale au sein de ces communautés vivant au Burkina Faso.

www.libreinfo.net

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