Le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye participe ce dimanche 7 juillet 2024 au 65ème sommet ordinaire de la Cedeao à Abuja, au Nigéria. Le nouveau président du Sénégal y participe véritablement pour la première fois.
Par Hakim Hien
C’est le premier sommet de Bassirou Diomaye Faye à Abudja depuis son élection à la présidence du Sénégal. Certes, il y participe pour la première fois mais c’est un homme au parfum des grands problèmes de la Cedeao, retrait des pays de l’Alliance des états du Sahel (AES); lutte contre le terrorisme; les transitions politiques; les questions économiques etc.
Mais l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye dans le rang du « syndicat des chefs d’état » pourra t-il insuffler une nouvelle donne sur les relations diplomatiques et la consolidation de l’organisation sous régionale? Le principal défi de la Cedeao aujourd’hui c’est comment ramener les trois pays de l’AES dans ses instances et préserver son unité.
C’est un défi quasi impossible à relever vu l’évolution rapide des choses dans le camp de l’AES qui multiplie des sorties médiatiques, des rencontres ministérielles et au sommet pour donner forme à cette nouvelle alliance.
L’arrivée de Bassirou Diomaye Faye dans le cercle des chefs d’état de la Cedeao va t-elle changer la dynamique en cours? Ce n’est pas évident. Depuis sa campagne présidentielle, il n’avait pas cacher sa volonté de travailler à un maintien dans pays de l’AES au sein de la Cedeao mais ceux-ci n’ont pas vraiment changé de position.
Après son investiture, il a effectué plusieurs voyages. Il a rencontré le Président Alassane Ouattara à Abidjan, Ahmed Bola Tinubu du Nigéria actuel président en exercice de la Cedeao à Abuja et sans oublier ses voyages au Mali et au Burkina Faso.
Le Président Faye a rencontré plusieurs chefs d’état sur une initiative personnelle mais la suite des évènements ne semble pas donner de l’espoir. Le Président Ibrahim Traoré a déclaré qu’avec la Cedeao « c’est fini » confortant ainsi la thèse de non retour.
Le Président Goïta s’est voulu plus ferme en visite à Ouagadougou, «nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair » , parlant de la Cedeao mettant ainsi en cause la déclaration du Président Faye le 30 mai à Ouagadougou. « Je me suis évertué à en échanger longuement avec le colonel Assimi Goïta. J’ai compris la position malienne qui, quoique rigide, n’est pas totalement inflexible. (…)», avait-il dit
Le chef de l’état sénégalais nourrit toujours l’espoir et encourage ses pairs. Il avait déclaré à Ouagadougou le 30 mai qu’ «au niveau de la CEDEAO, certes les portes du dialogue sont fermées, mais il ne nous faut pas non plus fermer les fenêtres et tirer les rideaux ; Il faut laisser des espaces (…) Nous disputer s’il le faut, mais vider ce qui est en nous».
Que va décider la Cedeao au terme du sommet de ce dimanche 7 juillet 2024? Va t-elle confier officiellement une mission de médiation au Président Bassirou Diomaye Faye? Va t-elle acter définitivement la décision des pays de l’AES?.
La tenue du tout premier sommet de l’AES à Niamey, le 6 juillet, la veille du sommet de ce jour montre une fois de plus que les chefs d’état de l’AES sont rigides sur leur position et cela ne présage pas l’ouverture à un dialogue sur le retour au sein de la Cedeao.
Même si la position du Sénégal au sein de la Cedeao et la jeunesse de son président devaient être un atout dans une médiation, force est constater que les préjugés sur des accointances entre l’ancienne colonie, la France et le pays de la Teranga demeurent forts chez les populations des pays de l’AES.