Une mission d’information parlementaire a travaillé sur le fonctionnement des sociétés minières au Burkina en mettant un accent particulier sur l’opérationnalisation des fonds miniers, la problématique de l’emploi des nationaux dans les sociétés minières et l’effectivité du paiement de la contribution en matière d’eau par les sociétés minières. Puis, elle a présenté la synthèse de son rapport le vendredi 22 mai devant le Parlement. Le rapport a suscité de vives réactions au sein du Parlement au regard de certains manquements des sociétés minières vis-à-vis de leurs engagements avec l’Etat burkinabè. Les manquements sont nombreux, mais Libreinfo.net a choisi de revenir sur le statu quo entre la plus grande industrie minière du pays IAMGOLD Essakane et la SONABHY (la société nationale burkinabè d’hydrocarbure).
Par La Rédaction
Au terme de la mission d’information parlementaire, la synthèse du rapport indique que la société minière IAMGOLD Essakane importe directement son carburant sans passer par la SONABHY qui détient pourtant le monopole des hydrocarbures dans notre pays ; et ce, contrairement aux autres sociétés minières. Mais les députés ont aussi révélé que cette démarche fait suite à une autorisation spéciale de la SONABHY à la mine depuis 2010.
Cette autorisation permet à la société minière de s’approvisionner directement en carburant par acquisition sur le marché international sous le contrôle et la supervision de la SONABHY. Ce faisant, la SONABHY est uniquement chargée d’assurer le stockage dans ses cuves de Lomé et de Cotonou contre le paiement d’une commission au tarif de 18,11fCFA par litre. Selon la synthèse du rapport de la mission d’information, cette autorisation avait un caractère spécial et n’était accordée que jusqu’à la mise à la disposition des sociétés de distributions des produits pétroliers, de ce type de fuel-oil par la SONABHY.
En 2016, la SONABHY a souhaité mettre fin à cette situation à compter du 1er janvier 2017. Elle se sentait en mesure de mettre le produit à la disposition des distributeurs VIVO Energy et Oryx Burkina pour la satisfaction des besoins de leur client IAMGOLD Essakane. Mais le nouveau schéma proposé par la SONABHY n’a pas été accepté par la société minière, nous apprend le rapport. Celle-ci a, du reste, continué à s’approvisionner sur le marché international à travers ses partenaires Vivo Energy et Oryx Burkina. Ce qui occasionne un manque à gagner pour la nationale des hydrocarbures.
La perte financière de la SONABHY entre le 1er janvier 2017 et fin 2019 est évaluée à plus de 62 milliards de FCFA, indique la mission d’information parlementaire. Malgré tout, c’est le statu quo qui règne entre les deux sociétés. Ayant constaté plusieurs difficultés liées au respect des engagements des sociétés minières et l’Etat burkinabè, les députés préconisent, entre autres, des assises nationales sur les mines, la suspension de délivrance des permis d’exploitation jusqu’à l’obtention des conclusions de ces assises nationales.