Par La Redaction
Il y a plus d’un an que les habitants de Djibo, chef-lieu de la province du Soum interpellent le gouvernement sur l’insécurité du tronçon Namissguia -Djibo. Ce fameux tronçon long de 35 km seulement est devenu un chemin de non-retour pour plusieurs personnes qui y ont perdu leur vie. Les groupes armés terroristes dictent leur loi sur ce tronçon non bitumé. Le gouvernement a été plusieurs fois interpellé mais hélas ! Même la visite du Président Kabore et la forte délégation gouvernementale le 18 juin dernier n’a rien changé sur la sécurité de cet axe.
Les populations de la zone y compris les commerçants sont chaque fois obligés de voyager avec une escorte des forces de défense et de sécurité. L’on trouve toute sorte de dangers sur cette route: des explosifs improvisés, des hommes armés non identifiés qui contrôlent des pièces d’identités, des assassinats,des enlèvements etc.
Le Député Maire de la ville de Djibo,Oumarou Dicko avait trouvé la mort sur ce même tronçon en novembre 2019.Il était tombé dans une embuscade des groupes armés terroristes. Cette fois ci,c’est l’Imam et président de la communauté musulmane de Djibo Souaibou Cisse qui est exfiltré d’un véhicule de transport commun le 11 août avant d’être assassiné par ses ravisseurs. L’on est tenté de se poser la question,pourquoi le gouvernement ne réagit toujours pas sur l’insécurité grandissante sur ce tronçon?
Le dignitaire religieux a été inhumé dans la mi journée du 15 août au cimetière familial de Bogguelsaawa à deux km de Djibo. Depuis l’annonce de la nouvelle,la ville est entièrement sous le choc.
H.Dicko fait partie des fidèles de l’imam,il ne s’en revient pas du tout: » nous perdons ici un grand homme, plein de sagesse et qui est resté fier et digne malgré les menaces qui pesaient sur sa personne » Et de conclure les larmes aux yeux » je n’y crois pas, faire ça à un religieux, de surcroît , un vieillard de plus de 70 ans ! «
Il n’est pas le seul, S. Guebre, agent public dit ne rien comprendre et se demande s’il faut encore rester à Djibo: » dire qu’on avait cru aux paroles du président qui nous avait donné l’espoir » faisant référence aux déclarations du président du Faso lors de sa dernière visite à Djibo le 18 juin 2020.
Pour D. Konfe, vendeuse d’arachide: » Djibo est vraiment risqué maintenant. Si on coupe chaque fois les têtes de la ville qu’est ce qui va nous rester ? Si rien n’est fait tout le monde va partir ».
Pour rappel, depuis plus d’une année ce tronçon reste le cauchemar des habitants de la ville. La route Ouahigouya-Djibo est coupée depuis un an. Celle de Djibo-Dori de même. Ce samedi soir ce sera un voile noir sur cette ville martyre qui est entrain de sombrer lentement mais sûrement.
Cette ville perd de plus en plus ses grands hommes,le Dr. Ken Eliott a été enlevé en 2016,jusque là il est sans nouvelle, le député maire Oumarou Dicko a été tué dans une embuscade en 2019 et aujourd’hui toute la ville pleure l’imam Souaibou Cissé.
