Le terme statistique renvoie à l’ensemble des données relatives à des individus ou à des unités et à l’ensemble des méthodes qui sont utilisées pour collecter et traiter ces données. Celles-ci permettent aux décideurs et aux autorités d’agir avec plus d’efficacité et de cohérence. Mais qui sont les producteurs des statistiques au Burkina Faso ?
Par Daouda Kiekieta
À l’occasion d’un atelier de formation qu’organise l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du 21 au 25 août 2023 à Koudougou, les Hommes des médias s’imprègnent des terminologies et les conditions dans lesquelles les données statistiques sont produites.
Dans ce domaine, on distingue deux types de statistiques. Il s’agit des statistiques officielles et, d’autre part, les statistiques opérationnelles.
Les statistiques officielles sont collectées, traitées et diffusées par les organismes gouvernementaux comme les ministères et les départements.
La production de ces informations requiert un certain nombre de principes pour mériter son rôle d’élément indispensable dans les prises de décisions sur les situations économique, sociale démographique et environnementale.
Pour ce faire, les organismes responsables des statistiques officielles doivent les établir selon les critères d’utilité pratique, en toute impartialité et les rendre disponibles aux utilisateurs, explique le démographe Théophile Tapsoba.
C’est dire que la diffusion des données statistiques fait partie du processus de production.

En plus, pour rendre leurs données fiables, les structures responsables de la statistique comme l’INSD doivent définir clairement les méthodes et procédures de collecte, de traitement, de stockage et présentation des données. Cela facilite l’interprétation des données par les potentiels utilisateurs, toujours selon M. Tapsoba.
Les données récoltées sont strictement confidentielles
L’un des principes fondamentaux des statistiques officielles est la confidentialité des informations collectées auprès des personnes physiques ou morales.
Elles ne doivent pas être utilisées en dehors des fins statistiques. Ainsi, même les services des impôts, de sécurité et tout autre service régalien de l’État n’ont pas accès aux informations individuelles collectées dans le cadre des enquêtes statistiques du l’INSD.
« Les informations individuelles sont interdites d’être communiquées » insiste pour sa part Abdou Nombré, précisant que cela y va du respect des engagements pris entre l’INSD et ses sources d’informations. M. Nombré est le chef de service de management de l’information statistique de l’INSD.
Au-delà de ce processus rigoureux soumis à l’INSD à travers les statistiques officielles, il faut noter que d’autres organisations comme les ministères et acteurs humanitaires et de développement peuvent également produire leurs statistiques. Ces données sont appelées statistiques opérationnelles.
Elles sont souvent « utilisées dans les situations d’urgence humanitaire et ne respectent pas toujours le même processus rigoureux de production et de validation » soumis aux statistiques officielles, selon le démographe Théophile Tapsoba.
Il indique que les projets de réalisation de données statistiques sont soumis « en principe » au visa du Conseil national de la statistique (CNS) qui examine les outils qui seront utilisés notamment le questionnaire et la méthodologie.
Cependant ces principes suscités et l’exigence du visa du CNS ne sont pas toujours suivis par certains acteurs, d’où la nécessité d’observer une prudence face à certaines statistiques.
Le Conseil national de la statistique est chargé de proposer les orientations générales de la politique statistique de la nation, les priorités en matière de collecte, de traitement et de diffusion de l’information statistique, et les instruments de coordination des activités du Système statistique national.
Son secrétariat technique est assuré par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD).
