La Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR), coentreprise entre l’État nigérien et le Groupe français Orano, a rejeté la décision du géant français de suspendre la production d’uranium au Niger.
Par Nicolas Bazié
Coup de théâtre ! Alors que le Groupe français Orano a annoncé la suspension de la production de l’uranium sur le site d’Arlit au Niger, la Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR), qui est une filiale du Groupe, a dénoncé une décision «unilatérale» et «manquant de transparence», prise, selon la société, sans l’accord de l’ensemble des actionnaires.
Dans un communiqué officiel, en date du 2 novembre 2024, la Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR), une coentreprise entre l’État nigérien et le Groupe français Orano, a fait remarquer que cette décision soulève de « nombreuses questions et préoccupations» et « viole nombre de principes et pratiques essentiels à la gouvernance et aux engagements entre les parties prenantes».
La décision d’Orano est ainsi balayée du revers de la main par la partie nigérienne qui informe que « toutes les dispositions sont en train d’être prises pour permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités».
SOMAÏR se veut plus précise lorsqu’elle assure que la production de l’uranium se poursuivra conformément aux accords en vigueur et aux intérêts du Niger.
Un véritable camouflet pour Orano qui est présent dans ce pays au travers de trois filiales à savoir SOMAÏR en activité depuis 1971, COMINAK qui a cessé toute activité le 31 mars 2021 et IMOURAREN qui devrait être mise en exploitation dès que les conditions du marché le permettront.
Si Orano détient 63,4 % du capital de la SOMAÏR, la SOPAMIN, actionnaire représentant l’Etat du Niger quant à elle, détient 36,6 % de ce capital.
Le 23 octobre 2024, le Groupe Orano avait regretté l’impact négatif de la détérioration de la situation surtout financière de la SOMAÏR, liée à un souci d’exportation de l’uranium, en raison de la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin.
1 050 tonnes d’uranium concentré vieilles d’un an sont encore bloquées, et les négociations avec les autorités nigériennes se sont soldées par un échec. D’où la décision de suspendre la production de cette matière nucléaire, à partir du 31 octobre 2024.
Il convient de noter que près de 140 000 tonnes d’uranium ont été extraites au Niger depuis le début de l’exploitation, lit-on sur le site web du Groupe Orano. Et le Niger est le 2e fournisseur de l’Union européenne en uranium.