Dans quelques heures les musulmans vont célébrer la fête de la Tabaski ou encore l’Aïd El Kébir. À Tougan dans la province du Sourou, l’ambiance est morose dans les points de vente de bétail. Rareté du bétail et flambée des prix, tel est le constat fait par Libreinfo.net ce vendredi 14 juin 2024. Commerçants et clients pointent tous du doigt l’impact de la crise sécuritaire.
Brice Alex, Correspondant dans le Sourou
À la veille de la Tabaski, les marchands de bétail ne semblent pas faire de bonnes affaires à Tougan, province du Sourou, une zone à fort défi sécuritaire. Les points de vente de bétail désemplissent et, pour cause, les animaux se font rares et les prix ne sont pas à la portée de la clientèle.
A entendre Gaoussou Zan, vendeur de bétail : «Il y a manque de moutons et le prix est élevé. Il n’y a pas de gros moutons. L’année passée, le prix était abordable mais cette année c’est vraiment cher. Il n’y a pas un mouton de moins de 50 000 FCFA».
Et à Adama Belem de déplorer : «Des clients trouvent que les moutons sont chers et qu’ils ne peuvent pas acheter. Auparavant, on envoyait même des animaux à l’extérieur. Mais maintenant c’est difficile. A cause de l’insécurité on ne peut pas aller dans les villages pour acheter les animaux. Du coup, ce qui est là devient cher. Les prix vont de 50 000 à 250 000 FCFA».
Juste à côté de lui, Dramane Soro, un client discutant les prix qu’il trouvent très élevés, nourrit l’espoir de rentrer à la maison avec un mouton.
Pour Adama Sermé, vendeur de bétail, la crise sécuritaire impacte négativement l’activité commerciale : «Cela fait fait bientôt deux ans que la ville est sous blocus. Nous n’arrivons pas à sortir pour aller même à deux kilomètres. En plus, les hommes armés ont chassé tous les animaux dans les villages. Les rares animaux qui sont là deviennent forcément chers. En plus, les gens n’ont pas l’argent et il n’y a pas assez d’animaux. Nous voulons vraiment que les autorités nous viennent en aide sinon c’est difficile».
« Les clients sont rares. C’est seulement quelques uns qui viennent. Il n’y a pas marché. Souvent nous repartons avec des animaux à la maison», relève Alina Sermé, un autre vendeur.
Dans un passé récent, les villages environnants ravitaillaient le chef-lieu de la province du Sourou en bétail. Ce qui est difficile maintenant, voire impossible en raison du blocus terroriste.