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Technologie et innovation : L’Institut supérieur de technologie présente le savoir-faire de ses étudiants

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Les résultats des travaux de la 2e édition de la quinzaine de l’innovation des étudiants de l’Institut supérieur de technologies (IST) ont été présentés le jeudi 11 mars 2021 au sein du Campus Gounghin à Ouagadougou. De nombreuses innovations technologiques dans les domaines de l’agroalimentaire, de la pisciculture, de l’aviculture, de la santé… ont été dévoilées au public.

Par Etienne Doly, stagiaire

La Quinzaine de l’innovation est une activité consacrée à la mise en application de l’enseignement théorique reçu dans les classes. C’est une occasion pour les étudiants de l’Institut de faire valoriser leur savoir-faire technologique en fabricant divers matériels utilitaires. Ils étaient 150 étudiants repartis en 16 groupes à mener les travaux sous l’encadrement du Dr Theo Lam du Sénégal. Chaque groupe avait pour mission de présenter un projet d’invention technologique.

« Cette activité vise également à susciter un esprit d’entrepreneuriat, qui est source d’auto-emploi » explique le Dr Issa Compaoré, directeur général de l’IST. Selon le Directeur général, l’activité démontre aux employeurs la qualité des ressources humaines qui sont mises sur le marché de l’emploi. La Quinzaine de l’innovation constitue ainsi un cadre pour les étudiants de l’IST de mettre en place des micro-projets. Les porteurs de ces projets pourvoyeurs d’emplois et de richesses bénéficieront d’un accompagnement afin de parvenir à l’autonomisation. Le parrain de la 2e édition de la Quinzaine de l’innovation, le Larlé Naba Tigré s’est félicité de cet esprit combatif des jeunes « l’entrepreneuriat est la solution de l’emploi au Burkina Faso mais aussi de la paix et de la sécurité. Cette activité permet à ces jeunes apprenants de comprendre qu’ils ont du talent et qu’ils n’ont rien à envier à d’autres communautés ».   

Le représentant du ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Charles Nabolé, a promis son accompagnement aux jeunes car pour lui « le secteur privé est le moteur de la croissance économique » et le gouvernement y accorde « une place de choix ». Pour lui, la création des richesses et des emplois, passe par la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, et à ce sujet, l’IST partage la vision de son département.   

Les étudiants qui ont présenté de meilleures innovations, ont reçu des attestations de participation. Une attestation de reconnaissance a été décernée au Dr Theo Lam pour son rôle dans l’encadrement des étudiants. Les filleuls ont eu à visiter la ferme de leur parrain afin d’apprendre de ses expériences. Débutées le 27 février 2021, les activités se poursuivront les 12 et 13 mars avec des journées portes-ouvertes.

Zoom sur quelques inventions des étudiants de l’IST

L’aviculture : une couveuse hybride et autonome pour la couvaison

Cheik-Nassir Baya est étudiant en 3e année de Licence en électrotechnique. Le projet de son équipe a porté sur l’aviculture. « Notre projet va dans le sens de la conception d’une couveuse autonome et hybride » a-t-il mentionné. Autonome parce qu’elle n’a pas besoin de l’intervention de l’homme durant le processus de couvaison et hybride parce qu’elle permet de couver les œufs quelle que soit la localité où vous vous trouver, et du fait qu’elle fonctionne avec de l’énergie électrique et solaire. L’idée nous est venue parce que « nous avons constaté de plus en plus de fermes, d’amateurs qui s’intéressent au domaine de l’aviculture ». Malgré le nombre important de personnes dans ce domaine, ils n’arrivent pas à satisfaire les besoins des populations, a-t-il expliqué. Selon lui c’est une occasion pour mettre « fin à l’importation de poulets impropres à la consommation » et permettre « d’accroître et redynamiser la production de la volaille ».

Une couveuse mise en place par des étudiants de l’IST, dans le domaine de l’aviculture

La pisciculture : un bac hors-sol pour l’élevage des poissons

Aristide Zigani est étudiant en finance comptabilité. Lui et les membres de son groupe se sont intéressés à la pisciculture. Pour ce faire, ils ont fabriqué un bac hors sol pour le grossissement de poissons avec des résistants chauffants qui règlent la température de l’eau pour l’adapter au besoin des poissons (28°). Selon lui les Burkinabè consomment « 30 000 tonnes de poissons par an mais le pays n’en produit que 9 000 ». Malgré les efforts des pisciculteurs, le besoin n’est pas toujours satisfait. Cette invention permettra au Burkina « d’accroître sa capacité de production en poissons parce que le champ de production sera élargi ». Cela permet donc de remédier aux problèmes d’eau que rencontre le volet piscicole.  Ce bac fonctionne avec de l’énergie électrique et solaire. Selon Aristide Zigani, l’objectif visé à travers cette innovation est de contribuer à la résolution de la question du chômage en encourageant l’entrepreneuriat.

La jacinthe d’eau : une plante nuisible valorisée par les étudiants de l’IST

Yasmina Ouédraogo, étudiante en 3e année en génie biomédical et ses camarades ont porté leur projet sur la valorisation d’une plante aquatique qui est « la jacinthe d’eau », une plante qui poussent sur les barrages. À l’entendre, ce n’est que le côté néfaste de ladite plante que les gens connaissent car elle est à l’origine de l’ensablement, de la disparition de certaines espèces et ne favorise pas l’irrigation. Son équipe a décidé de « donner de la valeur à cette plante » en la transformant en « aliment pour bétail, en charbon écologique, en engrais biologiques ». La mise au point de ce système de transformation contribuera à lutter contre la déforestation et participer à la protection de l’environnement. C’est à partir du constat que des opérations de destruction massive de ladite plante sont régulièrement organisées, qu’ils se sont investis dans sa transformation. Selon Yasmina Ouédraogo, les jacinthes d’eau qui vont être détruites seront désormais recueillies pour la transformation.

Santé : un e-carnet pour faciliter le diagnostic médical

Zalil Traoré, étudiant en 3e année en réseau informatique et son équipe se sont intéressés au volet numérique en inventant un « e-carnet » avec une fonction de scannage car la carte est munie d’un code QR. Tout serait parti du constat que « 4 patients sur 5 se rendre en consultation avec un nouveau carnet » et cela constitue un obstacle au traitement de la maladie par le médecin car celui-ci ne dispose pas « des dernières informations sur l’état de santé du malade ». Cette application fonctionne avec les téléphones Android et ceux de la marque Apple. Pour Zalil Traoré, l’e-carnet permet au médecin de retrouver les informations antérieures sur la santé du patient notamment les produits prescrits, les maladies développées par le patient. L’application comporte deux volets distincts : celui du docteur et celui du patient. La facette docteur lui permet d’écrire après le diagnostic ; le volet patient enregistre les différentes informations sur les traitements suivis par le patient antérieurement. Une fois que le docteur scanne le code QR, il dispose automatiquement toutes les informations sur le patient. Pour Zalil Traoré, en cas d’accident, si la victime à sa carte sur elle, les sapeurs-pompiers peuvent s’en servir pour déterminer son groupe sanguin, l’électrophorèse qui leur permettront de faire une prise en charge optimale de l’accidenté avant son évacuation à l’hôpital.  Cette application permet également d’améliorer les statistiques.

Production de savon liquide, d’eau de javel et de gel hydro alcoolique

Zagré Calife est étudiant en Licence 2 en agroalimentaire ; lui et son coéquipier ont produit des savons liquides, de l’eau de javel, et du gel hydro alcoolique. Pour lui, l’agroalimentaire est une filière porteuse. C’est dans cette dynamique qu’il s’est lancé dans le domaine qui permet la transformation des produits issus de nos champs. Pour lui, ils reçoivent de « meilleures formations qui leur permet de faire des réalisations personnelles ».

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