Les populations maliennes et nigériennes sont de plus en plus hostiles à la présence des forces étrangères sur leur territoire notamment le G5 sahel, la Minusma et la force Barkhane. En l’espace de deux mois les manifestations se multiplient au Mali et au Niger. A Bamako, les habitants du quartier Badalabougou ont manifesté plusieurs fois et obtenu la délocalisation du siège du G5 Sahel car il constitue une insécurité dans le quartier, ce qui est paradoxal car le siège devait faire l’objet d’une sécurité accrue. En plus du siège c’est la présence de la Minusma et de Barkhane qui est décriée, tantôt accusé d’une passivité complice parfois d’une complicité avec les terroristes.
Le ras-le-bol de la population semble atteint un niveau inquiétant car plusieurs villes du pays commencent à manifester. Après Bamako, c’est dans la zone de Tombouctou puis Sevaré. Ils demandent tous le départ des forces étrangères. Certains mouvements ont menacé d’incendier les entreprises françaises comme le géant Total. La rupture de confiance entre les populations et les forces étrangères est très profonde. Les Etats (Mali et France) y compris l’Onu devrait très rapidement revoir les termes des interventions militaires dans ce pays qui sont en proie à toute sorte de menaces terroristes et conflits communautaires. Le Général français à la retraite Bruno Clément- Bolléé déclarait dans une interview à Rfi le 6 juin dernier ceci : Quand je vois la perception que les populations locales ont maintenant des forces dites étrangères, des acteurs étrangers qui sont venus pour les aider, c’est assez effrayant. Quand on me dit qu’une colonne française qui sort de son cantonnement se fait caillasser, je me dis qu’il y a quelque chose qui se passe qui n’est pas normale. Le Général qui a dirigé l’opération Licorne en Cote d’Ivoire poursuit en disant : nous sommes loin d’une force intégrée. Si notre action a été saluée au Mali en 2013, reposez la même question aujourd’hui dans les rues de Bamako et vous allez voir.
Tout ceci montre à quel point il faut craindre l’avenir des forces étrangères au Sahel, car il n’y a pas que le Mali, le Niger a déjà organisé des manifestations à Niamey, c’était l’œuvre d’un groupe d’étudiant pour dire non à ces forces étrangères. Mais à qui la faute ? il faut que les dirigeants africains apprennent à s’assumer et pendant combien de temps nous allons le répéter ? Toute la lutte contre le terrorisme aujourd’hui est entre les mains de l’occident et le bon vouloir des USA car c’est eux qui s’opposeraient à l’inscription du G5 sahel sous le chapitre 7 de l’Onu, le misérabilisme des africains continuent même quand il s’agit de défendre la souveraineté. Pire ces dirigeants sont incapables de négocier ce qui peut libérer leu peuple. Même pour inscrire le G5 sahel sous le chapitre 7 de l’Onu, les cinq pays n’y arrivent pas pendant que les populations croulent sous les ordres des groupes terroristes, aucune politique de sécurité, aucun service de renseignement digne de ce nom, il a fallu les renseignements américains pour contribuer à la libération des otages français au Burkina, aucune armée capable de tenir tête aux terroristes Idriss Deby en a déployé au Mali mais la fin nous la connaissons tous.
Dans tous les cas le nouveau réveil des peuples contre les forces étrangères peut s’avérer douloureux pour nos présidents car à défaut d’obtenir le départ des forces étrangères ne soyez pas étonnés que ces populations exigent plutôt vos départs du pouvoir pour incapacité de défendre l’intégrité du territoire et la vie de ceux que penser gouverner.
Marie Sama
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