Deux otages dont l’opposant politique Soumaïla Cissé et l’humanitaire française Sophie Pétronin libérés, ont rejoint Bamako la capitale malienne hier 8 octobre 2020. Dans une première adresse, Soumaïla Cissé explique ses conditions de détention et remercie tous ceux qui ont œuvré pour leur libération.
Par la Rédaction
»Je suis très heureux d’être là pour le Mali, pour ma famille. J’ai passé six mois dans les conditions que vous savez, dans un climat plus austères, dans des conditions de vie très difficiles vous le savez dans le grand Sahara, dans un isolement qui est quasi permanent dans cette zone.
Mais je dois avouer que je n’ai subi aucune violence ni physique ni verbale. Mais aujourd’hui, nos propos c’est pour remercier, les nouvelles autorités maliennes qu’ils ont changées pendant mon absence, le président et le vice-président ont été investis le 25 septembre. Dès le 26 septembre, j’ai été fait une vidéo à la demande de mes ravisseurs pour donner signe de vie. Cela veut dire donc que le président a été efficace, a réagi très rapidement et a été diligent. Je tenais donc à les remercier pour cela.
Et dès le lundi 5 octobre, nous avons été informés que nous sommes libres. Bien sûr aujourd’hui c’est jeudi, il y a des délais liés au protocoles, à la sécurité pour préserver la vie des otages. C’est ce qui fait que nous ne sommes pas venus plus tôt.
Je tiens donc à remercier très sincèrement toutes les autorités maliennes. Je tiens à remercier les chefs d’Etat de la Cédéao, ils étaient là le 23 juillet. Ils ont eu l’amabilité de recevoir mon épouse, je sais que chacun d’eux a fait ce qu’il a pu, pour qu’aujourd’hui soit.
Je remercie les peuples de ces pays parce que je sais qu’il y a l’élan de solidarité qui s’est manifesté dans tous les pays de l’UEMOA, en Afrique centrale, en Afrique australe et même au-delà. Je tiens donc à les remercier tous pour cela.
Je tiens à remercier le corps diplomatique, je sais que dans l’ombre, ils ont tous bien travaillé ; que ce soit ceux des organisations internationales, comme l’ONU, de l’UA, de l’UE, de la CEDEAO. Je pense que tous méritent aujourd’hui notre respect et notre salutation.
Je tiens à remercier ceux qui ont permis par leur action quotidienne depuis six mois, c’est-à-dire, ceux qu’on peut appeler les intermédiaires, l’honorable Ag Bib, le colonel Sanogo qui n’ont pas compté leur temps, qui ont été nous chercher, qui nous ont convoyés et qui nous ont emmenés jusqu’ici, grâce aux éléments de l’armée de l’air, occasion de saluer l’armée et de saluer l’armée de l’air elle-même.
Je tiens vraiment à les remercier tous, je tiens à remercier le comité de crise nationale présidé par le premier ministre Ousmane Issoufi Maïga; le comité de crise de l’URD mon parti, mes camarades qui se sont battus chaque jour. Remercier les associations, les collectifs dont Moctar Sy est le porte-parole, remercier tous pour leur action quotidienne.
Mais ce que je veux dire qui est le plus important, c’est de remercier l’ensemble du peuple malien pour sa mobilisation. Vous savez le Mali est un grand pays, le Mali est un vieux pays, le Mali est un pays d’histoire et de culture. Tout le Mali est un pays à l’humanisme grand, les maliens sont profondément humains et chaque fois que l’adversité touche un malien, tous les maliens se mobilisent pour l’aider. Je peux dire aujourd’hui, que je suis très fière d’être malien. »