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Terrorisme : L’association Dewran veut donner une chance de scolarisation aux enfants déplacés internes de 5 à 12 ans

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L’association Dewran à travers sa section à Ouagadougou a entrepris une opération d’identification des enfants en besoin de scolarisation. Il s’agit des enfants faisant partie des personnes déplacées internes (PDI) dans la ville de Ouagadougou. Le processus d’identification lancé du 19 au 20 août 2020, a concerné les quartiers périphériques de la capitale dont entre autres, Saaba, Rimkiéta, Yagma, Nagrin, Bendogo, Nioko II. Les cibles sont les enfants de 5 à 12 ans. L’objectif est d’identifier les enfants déplacés internes en difficulté de scolarisation afin de plaider auprès des organismes humanitaires et des particuliers, pour leur parrainage. Le parrainage étant la prise en charge de l’enfant en termes de fournitures scolaires et scolarité du CP1 jusqu’au CM2, selon Safi Diallo, présidente de Dewran section Ouagadougou. Les résultats de l’enquête seront présentés le 27 août 2020 à Ouagadougou, au cours d’une soirée culturelle de l’association. Libreinfo.net a suivi une équipes d’enquêteurs sur le terrain. Compte-rendu.

Par Siébou Kansié

Dewran signifie, l’entente, la cohésion sociale en fulfuldé. C’est une association créée par des étudiants de l’université Joseph Ki-Zerbo en 2006. Son objectif est entre autres, d’aider à la scolarisation des enfants et l’alphabétisation des adultes, à la promotion de la culture peule surtout, à la promotion de l’intégration entre toutes les communautés. Selon M. Tall, « la majorité de la communauté peule n’ont pas la logique d’inscrire les enfants à l’école. Les enfants se retrouvent dans l’élevage à l’âge d’aller à l’école. C’est ce qui a poussé les étudiants peuls qui ont eu la chance d’aller à l’école de créer cette association afin de sensibiliser les parents à inscrire leurs enfants à l’école. »

« la majorité de la communauté peule n’ont pas la logique d’inscrire les enfants à l’école. Les enfants se retrouvent dans l’élevage à l’âge d’aller à l’école. »,Amadou Tall, coordonnateur de l’association Dewran/Libreinfo.net

Maïmounata Dicko, est une fille de sept ans qui vit avec sa tante Fatoumata Djibilirou à Rimkiéta. Elle et ses parents sont arrivés à Ouagadougou en mai 2019 de Tondjata, un village de la commune de Nassoumbou dans le Soum, région du Sahel. Elle est en âge d’aller à l’école mais ni sa grand-mère, ni ses parents biologiques ayant fui la mort dans leur localité laissant tous leurs biens, n’ont les moyens pour sa scolarisation. Pourtant, la petite Mamounata veut bien aller à l’école pour devenir une enseignante.

Sa tante veut bien l’inscrire à l’école mais n’a pas les moyens : « En mai 2019, j’ai accueilli dix-sept personnes dont sept enfants en âge d’aller à l’école. Mais j’ai seulement pu inscrire un à l’école. Je n’ai pas les moyens pour les inscrire tous à l’école. La priorité pour moi, c’est d’abord comment assurer leur alimentation. », indique MmeDjibilirou, la tante de Maïmounata Dicko.

Boukary Dicko,lui, est un garçon de dix ans qui faisait la classe de CP2 à Tondjata.Arrivé à Ouagadoudou depuis mai 2019, le petit Dicko est déscolarisé. Sa journée type, c’est désormais faire le tour de quelques endroits du quartier pour jouer avec ses camarades vivant la même situation. Il retrouvera la maison à 18h pour se laver, manger s’il en a, et aller au lit.  Ainsi se dessine son avenir dans la capitale burkinabè. Pieds nus, tâché de boue, sourire aux lèvres, il souhaite repartir à l’école pour devenir enseignant comme son maître de CP2 qu’il admire.

Dans le deuxième ménage, nous sommes accueillis par Hamadou Dicko,le chef de famille. Il est une personne déplacée interne. Lui et sa famille ont fui la mort à Nassoumbou dans le Soum pour se réfugier à Ouagadougou depuis 2019. Ils sont les bienheureux de l’opération ‘’Ofu’’ ayant facilité leur déplacement vers la capitale. Sa fille Ramata Dicko à 12 ans. Elle n’était pas inscrite à l’école à Tondjata. Mais elle souhaite aller à l’école. Sa situation est peu spécifique prévient son père. Il faut faire vite pour la sauver du mariage, car elle doit être donnée en mariage à partir de 12 ans. Cela paraît surprenant mais c’est la réalité dans le folklore peul, signifie son père.

Haziratou Dicko, elle, a également dix ans et est venue de Pétalbaye dans la commune de Baraboulé, province du Soum. Dans deux ans, elle pourrait aussi être destinée en mariage. Seule leur inscription à l’école peut les épargner de la vie précoce de mère.

Le travail d’identification que mène l’association Dewran est très important en ce sens qu’il permet d’avoir toutes les informations sur l’enfant, ses parents et l’école la plus proche de son lieu d’habitation, relève Amadou Tall, le coordonnateur du projet éducatif de Dewran (identification des enfants des déplacées).

Hamadoum Dicko (papiers et téléphone en main), chef d’équipe de Rimkiéta dans la cours de Mme Djibilirou pour le recensement/Libreinfo.net

Quand nous quittions l’équipe d’enquêteurs à Rimkiéta à 16h, une trentaine d’enfants déplacés internes avait été recensée dans plusieurs ménages. Le même travail continue dans huit quartiers de Ouagadougou ciblés pour l’enquête. Le recensement se poursuit et a déjà permis d’identifier près de 200 enfants en difficulté de scolarisation, selon Amadou Tall.

Rappelons qu’en 2019, Dewran a initié une caravane dénommée « un enfant un bic, un élève un arbre » qui a permis de parrainer plus de cent élèves.  Le parrainage consistait à doter les élèves des fournitures scolaires et à planter un arbre qui sera entretenu par l’élève. Cette caravane de sensibilisation des parents pour qu’ils inscrivent leurs enfants à l’école est une activité annuelle de l’association selon Safi Diallo, présidente de la section Dewran Ouagadougou. En plus de la caravane, plusieurs activités culturelles et des formations de renforcement des capacités des membres de l’association se tiennent régulièrement au niveau des différentes sections à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou.

www.libreinfo.net

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