Dans la ville de Tenkodogo, les filles sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser aux centres d’apprentissage aux métiers de tisseuse de pagnes traditionnels. Libreinfo.net à interroger ces apprenantes qui ont donné leurs motivations. Par Natabzanga Jules Nikiéma, correspondant Boulgou
Agathe Yameogo est une jeune fille. Elle est âgée de 20 ans. Elle s’est inscrite au centre d’apprentissage de métier de tisseuse situé à la maison de la femme de Tenkodogo depuis 2019. Dans ce centre, elles sont au nombre de 35. L’inscription coûte 15 000f. La formation dure 3ans. Elle est à sa deuxième année. Assise sur un métier à tisser, dans une tenue scolaire, elle suspend de tisser puis explique les raisons qui lui ont conduit à s’inscrire à ce centre.
Pour elle, « c’est simplement le plaisir d’apprendre à tisser les pagnes traditionnels qui m’a motivé à m’inscrire à la maison de la femme ». Elle déplore le nombre insuffisant des métiers à tisser dans le centre et le manque de matériel. Elle reconnait que la formation est de qualité. Elle ajoute qu’à l’issue de la formation, la monitrice l’aide à s’intégrer dans la société en les accompagnant. Elle estime qu’il s’agit d’un emploi plein d’avenir car assez de personnes s’intéressent peu à ce métier.
Zalissa Sedrebeogo, s’est inscrite dans un atelier d’apprentissage situé au secteur 6 de Tenkodogo. C’est son mari qui l’a motivée et accompagnée à s’inscrire. Elle est la plus ancienne parmi les 9 filles apprenantes que compte le centre. Tout comme Agathe, elle est à sa deuxième année d’apprentissage. Elle a 3 enfants et est âgée de 26 ans.
C’est sous un hangar que l’atelier d’apprentissage a été érigé. Elle éclate de rire avant d’avancer qu’il lui est compliqué d’expliquer les raisons. Elle laisse finalement entendre qu’il s’agit du « manque d’emploi ». Elle ajoute également que « le tissage aide beaucoup ». Elle juge que « la vie n’est pas simple actuellement.
Etant femme au foyer, ton mari ne peut pas assurer tout tes besoins ». Elle se réjouit du peu de connaissances déjà acquises en une année et demie d’apprentissage. Elle indique qu’elle ne maitrise pas la teinture, le tissage de motif de pagne en couleur et avec dessin. C’est pourquoi, elle se dit inquiète de l’issue de sa formation. « Je ne sais pas comment ça va se terminer ? », s’interroge-t-elle. Elle formule alors un vœu. « On prie dieu pour que ça marche », a-t-elle souhaité. Son bébé de 2 ans environ, se met à pleurer quand elle suspend pour le consoler.
Salimatou Oubda s’est inscrite au centre d’apprentissage de tissage de pagnes traditionnels privé Nerwaya de Zoungrana Noélie. Elle vient du secteur 4 de Tenkodogo. C’est après avoir abandonné les études secondaires en classe de 3e. Elle est âgée de 23 ans. Elle a un enfant d’environ deux ans.
Elle explique qu’elle s’est inscrite dans ce centre parce que « la formation est de qualité ». Elle ajoute que dans cet atelier, les conditions d’apprentissage sont connues à l’avance et que tout marche. Pour elle, « c’est la volonté de devenir tisseuse professionnelle de pagnes traditionnels » qui l’a motivé. En avril 2022, elle totalisera ses deux années pleines de formation dans ce centre. Elle évoque quelques difficultés vécues dont principalement le manque de matériel. C’est pourquoi, elle souhaite de l’aide afin de préparer déjà son installation personnelle à la fin de sa formation. Elles sont 35 apprenantes dans ce centre.
Diaho Zénabo apprend à tisser avec Julienne Balima sous un hangar en secco, installé au milieu d’une cour. Elle a 15 ans. Elle est à sa deuxième semaine d’apprentissage. C’est après avoir abandonné l’école depuis la classe de CE2 et sans emploi qu’elle a été conduite dans cet atelier. Pour elle, « c’est sa camarade Farida qui l’a conduit au centre pour l’inscrire ». Elle rêve de devenir une tisseuse professionnelle.