Depuis le coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre qui a renversé Paul-Henri Damiba, le débat sur sa succession à la tête de la Transition reste très ouvert. Entre un président militaire et civil, les burkinabè demeurent divisés. Dans un entretien accordé à Libreinfo.net, l’Administrateur civil et analyste politique Kalifara Sere pense qu’il faut laisser la Transition au jeune officier Ibrahim Traoré.
Par La Rédaction
Kalifara Sere est un Administrateur civil chevronné mais aussi un analyste politique qui ne mache pas ses mots. Dans un entretien avec Libreinfo.net, il est ferme sur l’architecture institutionnelle de la Transition à venir.
Contrairement à ceux qui pensent que le jeune capitaine Ibrahim Traoré doit passer le pouvoir à un civil, Monsieur Sere a son opinion.
«Les partis politiques devraient avoir la bienséance de se mettre à l’égard du processus d’échafaudage institutionnel car beaucoup d’entre eux, de par leurs accointances précédentes sont chargés de malédictions. Pour les gens de notre tranche d’âge et au-dessus, il faut carrément exiger que l’on foute la paix au petit et à ses camarades», dit-il.
Cependant, il interpelle le Capitaine Traoré, le tombeur de Paul-Henri Damiba à ne pas répéter les « mêmes erreurs » de prestations de serments et d’investiture.
«Tout le pouvoir d’Etat sans restriction doit revenir au Capitaine Traoré et ses compagnons. Cependant, il convient d’ores et déjà de proscrire les flonflons et autres cérémonies de pacotille. Ainsi, point d’investiture et de port d’écharpe car cela est une redondance inutile et peut porter malheur à un officier qui a déjà prêté serment sur le drapeau et qui a renouvelé son engagement patriotique à chaque prise de commandement. », explique Monsieur Kalifara Sere
De l’exécution des marchés publics en temps de guerre
L’Administrateur civil pense qu’il faut donner les pleins pouvoirs économique au militaire de 34 ans qui est arrivé à la tête du pays par les armes.« je souhaite que les militaires aient carte blanche pour la commande publique de guerre», dixit Kalifara Sere.
Monsieur Sere souhaite par ailleurs « que la maitrise d’ouvrage de la guerre leur soit confiée en totalité : plus prosaïquement que le Capitaine Traoré soit le maitre d’ouvrage exclusif de la guerre : chef d’Etat, Chef Suprême des Armées, Président du Conseil supérieur de défense nationale (qui gagnerait à être refondu en Conseil National de la guerre) et Ministre de la Défense (ce cumul engendre un gain supplémentaire dans les procédures de commande)».
Dans un décret, le chef de l’Etat Ibrahim Traoré a convoqué le assises nationales les 14 et 15 octobre 2022 à Ouagadougou.
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