Le premier ministre par intérim du Mali, Abdoulaye Maiga a dénoncé le samedi 24 septembre des propos tenus par le président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo. Le colonel Abdoulaye Maiga a fustigé la réaction du président Embalo sur l’affaire des soldats ivoiriens arrêtés à Bamako le 10 juillet 2022. « on vient de voir avant-hier, la déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi à la place des maliens, j’aurai relâché ces 49 soldats», disait le président Emalo.
Par La Rédaction
Le Colonel Abdoulaye Maiga à la tribune des Nations Unies a rappelé au président en exercice de la CEDEAO, Umaro Cissoco Embalo son devoir à la tête de l’institution communautaire après sa déclaration de soutien à l’ONU dans l’affaire des soldats ivoiriens arrêtés au Mali.
Il avait déclaré « on vient de voir avant-hier, la déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi à la place des maliens, j’aurai relâché ces 49 soldats».
Ses propos ont « choqué » Bamako. « Je voudrais très respectueusement signifier à ce dernier qu’il existe un principe de subsidiarité, d’ailleurs aux contours flous, entre la CEDEAO et les Nations Unies et non un principe de mimétisme. Également, il est important de lui préciser que le Secrétaire Général des Nations Unies n’est pas un Chef d’Etat et le Président en exercice de la CEDEAO n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la CEDEAO.», répond le premier ministre malien par intérim à la tribune de l’ONU.
Le Mali rappelle le principe de séparation des pouvoirs qui fait que les autorités politiques ne s’interfèrent pas dans des dossiers judiciaires. « il est utile de rappeler, au Président en exercice de la CEDEAO, qu’au Mali, les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la Justice. Donc, nous n’avons pas vocation à interpeller ou relâcher, ceci relève de la fonction judiciaire.», explique Abdoulaye Maiga.
«M. Umaro Sissoco Embalo doit être conscient du fait qu’il est le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices qui ont fait la renommée de cette Organisation. La dynamique ayant fait la grandeur de la CEDEAO ne doit pas être brisée. », ajoute le premier ministre par intérim du Mali Monsieur Maiga
Le Mali s’est aussi prononcé sur les sanctions annoncées de la CEDEAO. «nous avons pris acte de la menace de sanctions proférée contre le Mali, et loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers.», prévient Abdoulaye Maiga
Trois chefs d’Etat de la CEDEAO sont annoncés à Bamako dans le cadre de l’affaire des soldats ivoiriens.