L’Office national du tourisme (ONTB) a organisé, ce vendredi 3 mai 2024, dans la ville de Bobo Dioulasso, des visites de sites touristiques au profit des retraités du ministère de la culture.
Par Nicolas Bazié depuis Bobo Dioulasso
C’est une première! Du tourisme qui entre en ligne de compte dans la Semaine nationale de la culture.
En effet, à en croire les responsables de l’Office national du tourisme, l’ONTB en organisant de telles visites, a voulu amener les acteurs de la culture à la retraite à toucher du doigt la réalité sur le terrain, quant aux richesses culturelles que regorge Bobo Dioulasso, la capitale culturelle du Burkina Faso.
Ce vendredi 3 mai 2024, en effet, femmes, hommes d’un âge avancé ont d’abord visité le Musée communal Sogossira Sanon de la ville.
Là, sont exposées des œuvres de la Semaine nationale de la culture qui véhiculent des messages de paix et de cohésion ainsi que des œuvres permanentes du musée dont des statuettes, des masques, etc. « Elles représentent notre patrimoine culturel », indique le guide Ablassé Nikiéma.
Dans ce musée créé en 1990 grâce aux communautés Bôbô, Peulhs et Sénoufo, se trouvent des concessions ancestrales pleines d’histoires les unes comme les autres.
Après ce site, l’ONTB a mis le cap sur le Mausolée Guimbi Ouattara dans le quartier Dioulassoba.
C’est dans ce Mausolée qu’est racontée l’histoire de la princesse Guimbi Ouattara, née en 1836 et morte en 1919 à la création de la Haute volta (actuel Burkina Faso), après 83 ans de vie sur terre.
Pendant près de 30 minutes, le guide du site Drissa Ouattara a expliqué l’histoire de cette dame qui aura marqué l’histoire des Dioula et du Burkina.
« La princesse Guimbi Ouattara est devenue célèbre grâce à son engagement sur le plan socio-économique, culturel et même politique », relate M. Ouattara qui fait référence aux témoignages recueillis à cet effet.
De ses explications, lorsque Tiéba Traoré a quitté Sikasso au Mali pour venir conquérir l’Ouest du Burkina Faso, il s’est heurté à une résistance farouche des Ouattara c’est-à-dire les Dioula aidés par les Millogo et certains Sanou.
« À l’époque, la princesse Guimbi Ouattara était chargée des renseignements. Avec son équipe, elle a aidé les hommes sur le front avec les renseignements. À la fin de la résistance à Bama (au Burkina, ndlr), Tiéba Traoré a été tué », fait-il savoir.
Dans l’enceinte du Mausolée, les visiteurs du jour ont pu voir la tombe de la princesse et son puits dans lequel elle puisait de l’eau.
« Le puits ne tarit jamais», déclare le guide Ouattara qui ajoute qu’avant de boire son eau, il faut formuler des vœux.
L’histoire de la dame semble épater les anciens agents du ministère de la Culture qui ont posé plusieurs questions pour mieux comprendre.