Lors de sa conférence de presse le lundi 27 février 2023, le président français Emmanuel Macron n’a pas hésité de tirer à boulet rouge sur la présence en Afrique de Wagner, la société paramilitaire russe.
Par Nicolas Bazié
Le président Emmanuel Macron s’est entretenu avec les journalistes en prélude à sa tournée en Afrique centrale. S’il y a un sujet sur lequel le chef de l’Etat français a été très direct, c’est bien celui de Wagner.
« Les pays africains qui ont recours aux mercenaires russes de Wagner finiront par s’en passer parce qu’ils ne sèment que le malheur là où ils se déploient» a déclaré lundi le président Macron qui ajoute que: « C’est un groupe de mercenaires criminels (…) ».
Dans son discours, le président français a fait remarquer que Wagner « est l’assurance-vie des régimes défaillants et des putschistes».
Les autorités issues des coups d’Etat militaires au Mali et au Burkina Faso ont récemment contraint la France à se retirer militairement de leurs pays confrontés à des violences terroristes depuis plusieurs années.
Des décisions qui arrivent après que ces deux pays aient décidé de nouer un partenariat avec la Russie.
Bien avant ces deux pays voisins, c’est la Centrafrique qui avait dit ne plus vouloir de l’armée française sur son territoire. Dans ce pays de l’Afrique centrale, longtemps confronté à une crise, le pouvoir a fait appel à Wagner.
Le départ donc des forces françaises de ces États a provoqué une réduction de la zone d’influence militaire de la France.
Le Mali et le Burkina Faso ont plusieurs fois été accusés de faire appel ou de traiter avec «des mercenaires russes» dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Des accusations que ces deux pays «fédéralistes» balaient du revers de la main en déclarant compter sur leurs propres armées pour couper les tentacules du terrorisme.
« D’autres pays moins armés que nous prennent position parce qu’ils prennent les Africains au sérieux », affirme Emmanuel Macron qui poursuit que: « Nos partenaires africains doivent nous décliner clairement leurs besoins militaires».
En juin 2022, le président Emmanuel Macron avait indiqué à son homologue sénégalais Macky Sall, lors d’un entretien à Paris en France, qu’il « faudrait que Wagner parte» du Mali.
En novembre 2022, en marge du sommet de la francophonie à Djerba en Tunisie, M. Emmanuel Macron avait accusé la Russie d’alimenter une propagande anti française en Afrique. Et cela, pour servir un « projet de prédation » sur des pays africains en difficulté, où la France a subi ces dernières années des revers militaires.
La France entend construire un nouveau partenariat avec l’Afrique. Ce partenariat se compose de trois parties à savoir: « Affronter les pesanteurs pour permettre une nouvelle relation » ; « Une nouvelle alliance avec l’Afrique » ; « Une action tournée vers la jeunesse d’Afrique et de France, notamment ses diasporas ».