L’année 2021 qui s’achève a connu une dégradation profonde de la situation sécuritaire. Les Burkinabè retiennent d’elle, une année où le pays a perdu plus d’hommes dans la lutte contre le terrorisme. C’est une année où la plupart des espoirs de développement se sont effrités à cause du développement du terrorisme.
Par Rama Diallo
Depuis maintenant six ans que le Burkina Faso est dans l’œil du cyclone. Presque quotidiennement, le pays enregistre des attaques d’hommes armés. Des villages se vident vers des zones plus sécurisées. Trois attaques majeures ont été enregistrées par le Burkina Faso en 2021. Ce sont entre autres, Solhan, Gorgadgi et Inata. 2021, une année catastrophique que beaucoup de Burkinabè s’empressent de voir finir.
Sur le plan sécuritaire, les actions du gouvernement en 2021 ont connu un échec. « Les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont tués dans les opérations de combats. Mais le gouvernement ne mène pas d’actions fortes pour essayer de leur doter du matériel de combat adéquat pour faire face à l’ennemi. Il y a des zones ou l’administration publique n’existe plus. Cela fait vraiment peur » a laissé entendre un agent de sécurité qui a requis l’anonymat.
Sur le plan économique, rien ne bouge à cause de la fermeture des frontières. La corruption est en train de prendre l’ampleur. Ce qui pollue le système économique et l’administration. Socialement, les Burkinabè ne s’aiment plus. Ce qui rend difficile la cohésion et la lutte contre l’insécurité, poursuit-il. « J’ai frôlé la mort cette année. J’ai vu mes collègues couchés inertes. Je me suis caché dans un trou. Je ne suis sorti que le lendemain tout faible. Je n’arrivais plus à courir. C’est Dieu qui m’a aidé. Je garde le traumatisme de ce que j’ai vécu. On essaie d’aller de l’avant mais ce n’est pas facile. En tout cas 2021 a été une très mauvaise à année pour nous », conclut l’agent de sécurité.
2021 n’a pas été rose pour les étudiants également. Selon Valentin Sawadogo, le ministère de l’enseignement supérieur a pris des résolutions qui n’arrangent pas certains nouveaux bacheliers. Il s’agit entre autres, de l’octroi du Fonds national d’étude et de recherche (FONER) et l’admission en cité universitaire. Concernant le FONER, maintenant tous les bacheliers qui ont plus de 22 ans ne bénéficieront plus de l’aide. Aussi, pour avoir une chambre en cité, il faut avoir moins de 23 ans. Pour l’étudiant, cette mesure vise à réduire d’avantage les chances des enfants des pauvres à aller à l’université. Car certains étudiants comptent sur ce fonds pour vivre à Ouagadougou.
Au delà du campus, l’étudiant Valentin Sawadogo estime que la situation sécuritaire du pays en 2021 est chaotique. Le pays est « malade » sur tous les plans. Il espère que le gouvernement va trouver des solutions rapides pour améliorer la situation.
« Je n’ai jamais vu ça au Burkina Faso si ce n’est pas cette année. Tout va mal. Tous les secteurs connaissent une crise. Je peux dire que 2021 a été catastrophique. Aujourd’hui même j’ai perdu un collègue. Chaque jour, des hommes meurent sur le terrain. Cela est vraiment triste. J’espère que le nouveau gouvernement va trouver des solutions rapidement pour que la paix reviennent », a martelé Bernadette Bonkoungou .
