Après la fête de Noël, les gens préparent celle du nouvel an, célébrée le premier janvier. Dès le 31 décembre, dernier jour de l’année, on s’active déjà pour la nuit de la « Saint-sylvestre » et son réveillon. Comment les maquis, restaurants, bars dancing et hôtels, lieu de grandes festivités de la ville de Ougadougou, font-ils leurs préparatifs, dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile ?
Par Natabzanga Jules Nikiema et Rama Diallo
Depuis 2016, le Burkina Faso vit dans un contexte sécuritaire difficile. Particulièrement pour cette année 2021, l’insécurité s’est accrue avec la récente attaque terroriste meurtrière de la mine d’or d’Inata et celle du convoi des commerçants qui a couté la vie au vaillant combattant VDP du Loroum, Ladji Yoro. A quelques heures du réveillon, nous avons visité quelques-uns des lieux de grandes festivités.
Notre premier pont de chute a été le maquis restaurant bar dancing, Espace Nouvelle Option, situé au quartier Bonheurville, juste avant le rond-point de la transition. C’est un espace réservé aux différentes cérémonies, mariages baptêmes, les cocktails, et autres rencontres conviviales. A notre arrivée, un jeune arrose une terrasse nouvellement bâtie tandis qu’à l’intérieur, de jeunes ouvriers posent des pavés et un soudeur qui confectionne un nouvel hangar qui abritera l’orchestre qu’on érige, sous la supervision du gérant Bagayan Larba Saïb. Cet espace a une capacité d’accueil de plus de 500 places. Des familles ont déjà fait des réservations.
Pour lui, sur le plan sécuritaire, il faut que l’on ait un comportement responsable. A chacun de voir et savoir qui est qui, qui fait quoi et qui peut faire quoi. Pour ce qui est du COVID-19, tout le staff technique fait des sensibilisations régulières. Pour la sécurité, au-delà des vigiles, nous avons essayé de mettre des oreilles partout pour observer le comportement des clients.
A 10 H 30, nous descendons au Restaurant ivoirien Aboussouan Ouaga 2000, dont la capacité d’accueil est estimée entre 50 à 60 personnes. Des cuisinières s’affairent et des femmes nettoient l’ensemble. Ici, un réveillon est organisé. Toé Noel, est le maitre de restaurant et le responsable de la salle. Il déplore le fait qu’à côté des veuves et des orphelins l’on veuille fêter. Pour la sécurité des lieux durant cette fête il rassure avoir fait appel à la police. Également tous les clients seront installés à l’intérieur. La salle VIP s’obtient uniquement par réservation avec un buffet de 15000F pour les adultes et 10000f pour les enfants tandis qu’au niveau de la salle ordinaire, le buffet est de 10000F pour tous.
Au restaurant Cappuccino, les forces de sécurité veillent à la protection et à la sécurisation de la clientèle et un grand dispositif a été mis en place pour parer à toute éventualité. A l’entrée du restaurant le dispositif de lave main pour les mesures barrières est perceptible. Sophiane Ouédraogo, administrateur du restaurant, rassure que, tout est prêt pour la Saint-Sylvestre. Il précise que «La distanciation sera respectée. A Ouagadougou nous avons été le premier restaurant à fermer ses portes avant le communiqué du gouvernement. C’est pour dire que nous nous soucions de la propagation de la COVID-19 ». Il estime que l’art culinaire n’a plus de secret pour ce restaurant. Il invite le public Ouagalais à venir déguster les plats du restaurant.
A l’hôtel Pacific, rien ne prévoit, à notre arrivée sur les lieux qu’il y aura la Saint-Sylvestre. De l’extérieur comme de l’intérieur, aucune décoration particulière n’a été faite. Les agents vaquent à leurs occupations habituelles. La réceptionniste nous révèle qu’aucune soirée gala ne sera organisée cette année. Après Pacific, le cap a été mis sur Lancaster (hôtel Laïco). Là également, le constat est le même. Le service est comme d’habitude.
Des hôtels ont décidé d’apporter une certaine joie et de gaieté à leur clientèle. En effet, à Bravia hôtel où nous avons été, une soirée gala sera organisée. A l’extérieur de l’hôtel, l’on aperçoit une décoration spéciale sur le mur. A l’intérieur, des jeux de lumières sont installés. Tout est bien rangé. Des clients continuent d’appeler pour des réservations. Toutes les 150 places qui étaient prévues, ont été toutes réservées. Séance tenante, Pacôme Coulibaly, le directeur de la restauration a ordonné à la réceptionniste d’appeler certaines personnes pour leur demander de payer leur réservation au risque de perdre leur place au profit des clients d’une liste d’attente déjà établie.
Au menu de la soirée, il y aura un cocktail de bienvenue, un grand buffet varié, une tombola gratuite et une prestation d’artistes. Selon le directeur de la restauration, le gala coûte cinquante-cinq mille.
Les mesures de sécurité ont été prises. A l’entrée de l’hôtel comme d’habitude, il faut montrer patte blanche devant les agents de sécurité. A l’intérieur également d’autres agents veillent au grin. Les mesures sanitaires sont de mise.