À l’instar de plusieurs pays du monde, le Burkina Faso commémore ce samedi 8 mars 2025, la journée internationale des droits de la Femme. C’est la ville de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun qui abrite la cérémonie officielle pour la deuxième fois depuis 2012.
Par Hakim Hien
Place des Martyrs à Dédougou. C’est là que les festivités de la 168è journée internationale des droits de la Femme ont lieu sous la présidence du ministre de l’Action Humanitaire et de la Solidarité nationale, le commandant Pélagie Kaboré.
Ce samedi matin, les populations surtout les femmes, en association ou en coopératives se sont fortement mobilisées pour la commémoration officielle de la journée du 8 mars. Outre les femmes, les autorités administratives, coutumières et religieuses se sont mobilisées pour le succès de l’évènement.
À la place des Martyrs de la cité de Bankuy, l’on a eu droit à des prestations de troupes traditionnelles et des artistes de la musique moderne. S’en est suivi les discours des officiels.
Le président de la délégation spéciale de la commune de Dédougou s’est réjoui du choix porté sur sa ville pour abriter la journée internationale des droits de la femme au niveau national. Selon lui, la ville de Dedougou, voire la région de la Boucle du Mouhoun est » le grenier du Burkina » ce qui est en phase avec le thème de la présente célébration : » crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso, quelles stratégies pour promouvoir l’entrepreneuriat agricole des femmes?. »
L’accès des femmes aux terres agricoles, un gros défi
« L’entrepreneuriat agricole est une clé pour l’autonomisation des femmes. L’agriculture est au coeur de l’économie burkinabè, représentant environ 30% du produit intérieur brut (PIB) de l’économie et employant une grande partie des populations surtout les femmes. » selon la représentante des partenaires techniques et financiers (PTF), la coordonnatrice du système des Nations Unies au Burkina, Carol Flore-Smereczniak
Selon elle, il existe encore des obstacles qui constituent des freins pour la femme. Il s’agit de l’accès limité aux terres pour l’agriculture en raison des barrières coutumières et juridiques, faible accès aux financements et aux crédits, difficultés d’accès aux intrants agricoles, à la formation et l’insécurité.
Pour relever ces défis, elle propose de renforcer l’accès aux resources productives et aux financements en encourageant les reformes foncières pour garantir aux femmes un droit d’accès sécurisé aux terres agricoles, favoriser des coopératives agricoles féminines, déployer des programmes de digitalisation pour améliorer les productivités face aux crises climatiques etc.
Le plaidoyers des parrains et marraine
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mikaïlou Sidibé au nom des parrains a salué la résilience des femmes. Il a indiqué que les femmes sont « les piliers des exploitations agricoles et leur contribution est cruciale pour assurer la souveraineté alimentaire et le développement économique du Burkina Faso ». « Les femmes sont confrontées a beaucoup de défis dont l’accès aux terres agricoles, aux technologies agricoles, aux intrants etc. », dit-il. Le ministre Sidibé a donc invité les autorités administratives et coutumières à faciliter l’accès aux terres agricoles aux femmes.
Le ministre promet une attention spécifique aux recommandations
Le ministre de l’Action Humanitaire a d’abord relevé la crise sécuritaire et humanitaire qui touche le Burkina Faso et en particulier les femmes. Selon le ministre de l’Action Humanitaire, le thème de cette édition est le fruit d’une réflexion profonde et s’inscrit dans la dynamique de l’initiative présidentielle pour l’offensive agro-pastoral.
La réflexion autour de ce thème permettra de trouver des solutions pour continuer d’assurer la production agricole, d’adopter des pratiques agricoles plus adapter au contexte de changement climatique, et de proposer des stratégies pertinentes pour accroitre la résilience des femmes, a t-elle indiqué
La ministre a aussi indiqué que des centaines de femmes ont bénéficié de formation en technique agricoles, en transformation des produits locaux, en conservation de production agricole etc.
Cependant, elle reconnait les défis qui existent dans l’entrepreneuriat agricole des femmes. « L’accès difficile aux terres cultivables, aux intrants et technologies de production, aux techniques de transformation et aux circuits fiables de distribution et de commercialisation.», dit-elle.
La ministre Kaboré a ajouté que « la célébration de ce matin aura son sens et sera une belle réussite si au bout de toutes les activités qui ont ponctuées l’organisation de cette journée, nous débouchons sur des solutions tangibles, inclusives, endogènes et durables permettant à nos mères, nos soeurs et nos filles de s’épanouir pleinement dans leurs activités agricoles et pastorales. Toute chose qui leur permettra d’assurer la sécurité alimentaire de leurs familles, d’accroître de façon substantiel leur revenu et partant de participer au développement endogène du Burkina Faso. »
« Mon département accordera une spécifique attention aux recommandations qui seront issues de la présente célébration pour une meilleure promotion de l‘entrepreneuriat agricole féminin. », a t-elle conclu
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