Le mouvement SENS (Servir Et Non se Servir) a placé la jeunesse burkinabè au cœur des législatives du 22 novembre 2020. Des jeunes ont été positionnés tête de liste au niveau national d’autres figurent sur les listes provinciales. Une action politiquement rare au Burkina Faso, selon les responsables du mouvement. Samiratou Sibila Ouédraogo, étudiante de 23 ans, est en effet, tête de liste nationale. Et ce n’est pas tout, le mouvement indépendant SENS, a aussi fait confiance à Ibrahim Ouédraogo, (jeune entrepreneur) deuxième sur la liste nationale.
Par Georges Youl, Stagiaire
Le mouvement « Servir Et Non se Servir » était en campagne dimanche 08 novembre 2020 aux quartiers Saaba et zone I de Ouagadougou. C’est un mouvement qui s’est distingué de ses prédécesseurs en accordant une place importante à la jeunesse. Samiratou Sibila Ouédraogo (tête de liste nationale)animant ses meeting a su capter l’attention de la jeunesse de Saaba et de Zone I. A chacune de ses interventions, ce sont des acclamations et des cris de ralliement à son Mouvement.
«Le mouvement SENS a mis en face de nous un grand défi à relever »,lance t-elle à la jeunesse de Saaba avant de poursuivre: «ce sont toujours les mêmes personnes (NDLR personnes âgées) qui nous gouvernent, comme si on (NDLR la jeunesse) n’était pas capable de prendre notre destin en main». «Un vieux de 80 ans qui est à l’assemblée nationale ne peut pas connaitre nos problèmes», martèle-t-elle sous des ovations.
Une autre voix de la jeunesse, celle d’Ibrahim Ouédraogo, un élu de la chambre de commerce du Burkina et deuxième sur la liste national prend le relai,« Personne ne va quitter l’extérieur pour venir construire notre pays à notre place. C’est nous-mêmes qui devons le faire.», clame-t-il à la suite de Sibila Ouédraogo devant la mobilisation du public à Saaba.
Pour Hervé Ouédraogo, jeune sympathisant venu assister au meeting du mouvement, c’est une bonne chose que les jeunes soient dans les postes de responsabilité. Il a appelé les populations de Saaba à voter pour les jeunes candidats du mouvement SENS: «ce sont nos enfants, ce sont les enfants de Saaba. N’allez pas voter quelqu’un d’autre et laisser nos enfants.» déclare t-il.
Samiratou Sibila Ouédraogo, une éloquence qui captive et rassure les populations de Zone I
Au quartier Zone 1, la jeune militante Samiratou Sibila Ouédraogo, s’est faite particulièrement remarqué par son éloquence. C’est sous des applaudissements bien nourris qu’elle termine chacune de son message.
«On nous dit que nous sommes jeunes, donc inexpérimentés. Mais dites-moi, qui est déjà né avec de l’expérience ? Nous devons aussi faire la politique et montrer que nous sommes capables de prendre nos responsabilités. Ce n’est pas en restant assis que nous aurons de l’expérience» s’est-elle adressée aux jeunes de Zone 1.Cependant, elle tient à rassurer les personnes âgées à chaque prise de parole, «Nous ne voulons pas un conflit de génération avec les anciens, nous vous demandons juste de nous accompagner, de nous initier et nous aider à nous passer de vous», dira -t-elle aux anciens.
Elle réaffirme son engagement de défendre la cause des jeunes qui veulent entreprendre si elle est élue. Samiratou compte défendre l’adoption d’une loi sur le quota des jeunes dans les marchés publics. Sur «100 marchés publics, 25 doivent êtres attribués aux jeunes», explique t-elle.
Abass Wermi est un jeune électricien. Il vient écouter le message des candidats du Mouvement SENS toujours au quartier Zone1 de Ouagadougou. Ses attentes de Samiratou sont multiples. Il demande principalement à ce que la candidate aide la jeunesse à s’autonomiser tant dans le secteur formel et ’informel.
Les jeunes oublient souvent leurs compairs une fois aux postes de responsabilités, lance Zabda Hussein (employé d’une société de promotion d’énergie solaire),visiblement déçu du passé. Par ailleurs, il invite Samiratou à se souvenir des jeunes si elle est élue.
A 23 ans, la jeune Samiratou Sibila Ouédraogo est tête de liste nationale du mouvement SENS, et représentante des femmes du Yatenga (chef-lieu Ouahigouya) dans la région du Nord. Elle est par ailleurs étudiante en master de droit public à l’université Saint Thomas d’Aquin.
