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Jeunesse et politique: Philippe Zinda Kaboré a réalisé beaucoup de choses pour la Haute-Volta avant de tirer sa révérence à 27 ans

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Sommes-nous sérieux avec nous même ? C’est l’évidente question qui apparait lorsqu’on analyse le visage politico-décisionnel du Burkina Faso.

La jeunesse est le fer de lance de toute société. Mais au Burkina Faso elle se perd et se cherche. Au Burkina Faso le nombre de jeunes est estimé à prêt de 72% de la population (jeune entendu comme la personne dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans selon la politique du gouvernement en matière de jeunesse). Une jeunesse dont on loue tout quand elle agit loin de la sphère décisionnelle.

On a été fier des jeunes insurgés des 30 et 31 octobre 2014, des jeunes qui ont agi pour faire échec au putsch de septembre 2015. On tire encore le chapeau pour les jeunes qui sont au front pour assurer la quiétude dans notre pays et on dit même de la jeunesse burkinabé qu’elle est l’une des plus consciente d’Afrique. Comment alors une jeunesse consciente politiquement, se retrouve quasi absente des sphères de prise de décision dans son propre pays ? Les jeunes ne sont-ils pas intéressés par les sphères de décision ?
Pourquoi donc la jeunesse est absente ? Il serait honnête de prime abord de reconnaitre que la jeunesse n’est pas organisée de façon structurée. Sinon comment expliquer l’exclusion d’une majorité de la population dans les sphères de prise de décision ? On peut aussi décider de ne pas rester dupe et de se contenter de ce constat d’inorganisation de la jeunesse. Pour notre part ce qui explique l’absence des jeunes, n’est plus ou moins qu’un manque de volonté politique.

Le constat est bien là, notre gouvernement et notre représentation nationale ne comptent en leur sein aucun jeune de moins de 35 ans. N’ya t-il pas des jeunes compétents de moins de 35 ans ? Nous ne pensons pas que c’est pour cause de déficit de compétences à cet âge de la vie qui expliquerait cet état de fait. Feu Philippe Zinda Kaboré a réalisé beaucoup de choses pour son pays la Haute-Volta avant de tirer sa révérence à 27 ans seulement.

Donc on peut être compétent à moins de 35 ans.
La page de notre histoire politique qui nous rend si fiers n’a-t-elle pas été écrite par des jeunes ? Le capitaine Thomas Sankara a été d’abord un remarquable Premier ministre à 27 ans avant de diriger la révolution à 33 ans. Toute la fierté que nous portons devant d’autres peuples est en grande partie due au travail de ces jeunes révolutionnaires car ils ont laissé des valeurs salutaires pendant cette période de notre histoire.On aura tort de croire ou penser que 72% de la population soit irresponsable.

Dans d’autre partie du monde où même la population est vieillissante, la tendance est à la promotion des jeunes comme on le voit en Finlande, où des jeunes ont été désignés à des postes de responsabilité comme la primature. Ainsi le prétexte de défaut de maturité des jeunes ne se pose pas pour des peuples, qui ont compris que le développement se construit avec une relève. On a un peuple à majorité jeune et c’est véritablement un leurre d’imaginer un quelconque développement sans que la jeunesse ne soit au cœur. Les défis de demain les concernent donc impliquons les afin qu’ils travaillent à savoir les relever à temps.

L’intéressement de la jeunesse à la sphère décisionnelle

Il est évident qu’ils sont prêts et décidés à accéder aux sphères de prise de décision. On met en avant le caractère combatif de la jeunesse, on les envois mobiliser d’autres jeunes lors des campagnes et meetings. On les arme même des mégas (internet) sur les réseaux sociaux, pour « boxer en dessous de la ceinture » au bénéfice d’hommes et femmes politiques. Avec tout cela, on veut nous faire croire qu’ils ne s’intéressent pas et ne sont pas engagés en politique ? C’est peut-être aussi parce que les « anciens jeunes » ne pensent pas céder leurs places depuis lors, que les jeunes désespèrent.
C’est aussi Madiba N. Mandela qui a raison. Si vous n’impliquez pas les jeunes à la prise de décision, ils ne se sentiront pas concernés. Parlant de son parti exclu lors de la période d’Apartheid, Mandela dira ceci : « ce qui est fait pour nous sans nous, que d’autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous. Soyons des êtres actifs ». En tout cas le Maroc n’a pas attendu que les jeunes viennent réclamer vivement leur place dans les sphères de prise de décision, comme c’est le cas au Burkina Faso actuellement, pour prévoir un quota de sièges pour les jeunes à l’Assemblée Nationale.

Le Maroc a compris que si l’on a un message à passer aux jeunes, il faut le faire porter par des jeunes. La présence de ces jeunes n’a pas rabaissé le niveau ou la qualité du débat parlementaire. Bien au contraire, elle a enrichi les débats et rendu les décisions inclusives.

Aucun pays au monde ne se développera en laissant de côté une frange importante de sa composante. C’est une conviction : le développement du Burkina Faso sera jeune ou ne le sera pas.

Mouhyiddine OUEDRAOGO
Vice-président du CJVD

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