Ministre des Affaires étrangères et fidèle d’Alassane Ouattara, Marcel Amon-Tanoh a annoncé jeudi sa démission du gouvernement dirigé par Amadou Gon Coulibaly. Une décision qui intervient une semaine après la désignation du Premier ministre comme candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre 2020.
Alors que sa démission était évoquée depuis plusieurs jours par la presse ivoirienne, Marcel Amon-Tanoh a pris les devants en officialisant son départ du gouvernement, ce jeudi. « En tant qu’homme public ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m’adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement », a-t-il déclaré dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
« Je tiens à remercier le président de la République pour l’honneur qu’il m’a fait en me confiant des responsabilités au plus haut niveau de l’État, en qualité de ministre directeur de cabinet, puis ministre des Affaires étrangères. J’ai travaillé à ses côtés en toute loyauté, en prenant toujours soin de lui faire part de mon honnête opinion en toutes circonstances », poursuit-il.
Relations dégradées
Selon ses proches, Marcel Amon-Tanoh a déposé sa lettre de démission le 17 mars au matin. La veille, il s’était entretenu en tête-à-tête avec le chef de l’État à l’issue d’un Conseil national de sécurité (CSN) consacré à l’épidémie de Covid-19 et lui avait expliqué les raisons de son départ.
Amon-Tanoh avait accompagné Alassane Ouattara dans son combat pour la conquête du pouvoir. Les relations entre les deux hommes se sont pourtant considérablement dégradées ces derniers mois, au point qu’ils ne s’adressaient presque plus la parole depuis le mois de février.Amon-Tanoh reprochait notamment à Alassane Ouattara d’imposer le choix d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre, et insistait pour que des primaires soient organisées. Raisons pour laquelle il a préféré boycotter le conseil politique du parti, le 12 mars, lors duquel Gon Coulibaly a officiellement été désigné.
Source: Jeune Afrique