Le Conseil supérieur de la communication a organisé le 26 octobre 2020 à Ouagadougou, la cérémonie de signature du pacte de bonne conduite pour les élections couplées du 22 novembre. Ce pacte a été signé par les candidats à la présidentielles, les partis politiques, les médias, les publicitaires et les organisations de la société civile. L’objectif est de préserver l’harmonie et l’unité nationale.
Par Etienne Doly, stagiaire
Les élections couplées de 2020 au Burkina se tiennent dans un contexte particulier marqué par une situation sécuritaire délétère et un climat social fragilisé. Pour des élections apaisées dans ces conditions, de bons comportements et une communication politique équilibrée s’imposent à tous.
Pour le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano, ce pacte offre aux partis et aux candidats les conditions d’accès égal aux médias, publics et privés et le respect des valeurs démocratiques tout au long du processus. « Le pacte apparait comme un moyen juridique supplémentaire qui consacre l’engagement sur l’honneur des acteurs politiques, médiatiques, et de la société civile, à conformer leur conduite aux aspirations profondes de paix et de cohésion » a-t-il expliqué.
En signant ce pacte, les acteurs politiques se sont engagés à interdire à leurs militants, les comportements et les propos susceptibles de porter atteinte à l’ordre public, à la vie privée et à la cohésion sociale.
Pour Gilbert Noël Ouédraogo, candidat de l’ADF/RDA à la présidentielle, le pacte va donner une égalité des chances aux candidats. Selon lui, la signature du pacte est un « un engagement et nous souhaitons que cet engagement soit partagé par tous et que chacun respecte l’esprit et la lettre du texte parce que c’est un élément qui peut aider à avoir des élections apaisées. La couverture médiatique est un élément important et tous les candidats doivent être traités équitablement. Il faudrait donc que chacun joue sa partition ».
Selon Yelli Monique Kam, du Mouvement pour la renaissance du Burkina (MRB) le pacte va garantir une équité et un discours politique mesuré. « L’importance de ce pacte va en droite ligne avec nos idéaux car cela va contribuer à éviter l’achat de conscience et milite pour des élections apaisées et crédibles. » a-elle-indiqué.
Le pacte de bonne conduite engage les médias et les agences de communication au respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle. A en croire Charlemagne Abissi, président de l’Union nationale de l’audiovisuelle libre du Faso (UNALFA) les médias ne doivent pas promouvoir les messages de division mais doivent œuvrer dans la conscientisation du public. « En tant que journalistes, nous avons besoin de traiter des informations saines parce que nous avons ce devoir de pédagogie vis-à-vis des lecteurs, auditeurs et des téléspectateurs. Il est important de transmettre des informations digestes et tout le monde doit travailler avec un discours apaisé pour qu’on comprenne l’essentiel des messages », a-t-il laissé entendre.
Pour Mme Kindo, présidente de l’association des blogueurs du Burkina (ABB) la signature du pacte permet une utilisation rationnelle des réseaux sociaux. Selon elle, avec plus d’un million d’utilisateurs, la tâche n’est pas facile mais elle espère que le bon sens va prendre le dessus. « Il est difficile de réguler les réseaux sociaux car chaque utilisateur se dit directeur de publication de son profil ou de sa page Facebook. Mais on va essayer de monitorer tout ce qui est contenu sur les réseaux sociaux et d’apporter les vraies informations. Au sein de l’ABB, on a mis en place une équipe qui va monitorer tout ce qui est contenu, discours, déclaration et de donner le ton dans le sens d’apaiser comme le pacte l’indique »
En rappel c’est le 29 septembre 2020 que le pacte de bonne conduite avait été adoptée par les différentes parties concernées en vue d’une bonne régulation de la communication pour les élections du 22 novembre 2020.