Plus d’un mois après son arrestation le 29 mai 2023, on en sait un peu plus sur les raisons de l’incarcération de l’ancien maire de Bobo Dioulasso, Bourahima Sanou. Selon des sources de Libreinfo.net, il est accusé d’enrichissement illicite et de soupçons de fraude sur la commande publique.
Par Serge Maurille, Correspondance à Bobo-Dioulasso
Tout a commencé avec une panne sur le moteur de sa voiture une Toyota Land Cruiser V8 dont le moteur a cessé de fonctionner. Les démarches en vue de son remplacement ont conduit à un concessionnaire qui a présenté un devis de 24 millions FCFA. Mais la commune a jugé « le coût excessif et décide d’explorer d’autres pistes ».
Le fournisseur en pièce détachée automobile agréé auprès de la commune obtient le marché pour 14 millions FCFA. Seulement, voilà ! Quelques temps après, selon nos informations, le fournisseur demande un avenant en invoquant le coût élevé du dollar sur le marché international.
La mairie accède à la requête et verse les 3 millions de francs au contrat initial. Finalement, le moteur arrive, mais sans turbo. La commune doit débourser encore 3 millions de francs CFA pour les turbos. Finalement, le coût total du moteur s’élève à 20 millions de francs CFA.
De plus, lors des investigations, les enquêteurs ont découvert que le fournisseur usait d’astuce pour tromper le contrôleur financier. Il indique une liste de pièces détaillées fictive sur la facture en lieu et place du moteur livré.
Pour la justice, il s’agit d’une falsification de la commande publique pour laquelle le maire doit répondre.
De plus, dans les premiers mois de son mandat, Bourahima Sanou, l’ex-maire de Bobo-Dioulasso, s’est octroyé une dotation mensuelle en carburant de 500 000 francs de CFA.
Mais ce n’est pas tout ! Son cabinet recevait également une dotation officielle de 1,5 million de francs CFA par mois.
C’est dans ce contexte que les contrôleurs découvrent qu’en plus de ces dotations, le maire bénéficiait discrètement d’une autre dotation de 1 million de francs CFA en carburant.
Pour la justice, il s’agit d’un acte d’enrichissement illicite pour lequel le maire doit répondre.