L’Etat du Burkina a créé le 9 août 2023 la Société nationale des substances précieuses (SONASP) pour exploiter, commercialiser et transformer les produits miniers comme l’or. C’est la première société de droit public consacré à l’exploitation des ressources minières du pays.
Par Daouda Kiekieta
La création de la Société nationale des substances précieuses (SONASP) est une innovation majeure dans le secteur minier burkinabè.
Troisième pays producteur d’or en Afrique en 2022 selon le Conseil mondial de l’or (World Gold Council), le Burkina Faso n’avait toujours pas sa propre société d’exploitation d’or. L’essentiel de ses mines est exploité et commercialisé par des entreprises privées nationales et étrangères.
La Société nationale des substances précieuses (SONASP) est issue de la transformation de l’Agence nationale de l’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) en société d’Etat.
Désormais, la nouvelle société pourra transformer les produits miniers, commercialiser les substances précieuses comme l’or, détenir des titres miniers, a expliqué le ministre des Mines, Simon Pierre Boussim, au sortir du Conseil des ministres de ce mercredi.
Cette société est chargée également de la promotion de la mécanisation de l’exploitation artisanale d’or. « L’autre innovation majeure, c’est que la SONASP pourra se doter d’une raffinerie d’or et de substances précieuses », a indiqué le ministre Boussim; ajoutant que cela permettra au Burkina de constituer une réserve importante d’or.
Lors d’une grande interview à la télévision publique le 3 février 2023, le président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré avait déploré le fait que le pays ne contrôle pas « ce qui sort de son sol » en faisant allusion au manque d’une raffinerie d’or et d’autres unités de traitement des résidus miniers.
La construction d’une raffinerie d’or est donc une priorité pour le chef de l’État, le capitaine Traoré, qui y voit une source supplémentaire de financement du programme national de développement du pays.
Cette décision vient s’ajouter à plusieurs autres déjà prises dans le cadre de la réforme du secteur minier au Burkina Faso entamé depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022. Déjà, la relecture du code minier est en cours, et même « avancée » selon le ministre des Mines Simon Pierre Boussim.