Suite à sa rencontre avec le président burkinabé de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le 21 novembre 2023, l’ancien premier ministre ivoirien Guillaume Soro sur sa page Facebook affirme que le Burkina reste une terre d’asile pour tous les opprimés. Est-ce à dire qu’il va s’installer à Ouagadougou ?
En exil hors du continent depuis plus de quatre ans, l’ancien premier ministre ivoirien Guillaume Soro est rentré en Afrique début novembre 2023. Huit jours après sa rencontre avec le chef du régime militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani, il est reçu par le capitaine Traoré.
À l’issue de l’audience avec le chef de l’État burkinabè, Soro Guillaume a indiqué que « c’est tellement saisissant de voir que je peux fouler, à nouveau, le sol du Burkina Faso, grâce à un gouvernement militaire, là où, les gouvernements prétendument démocratiquement élus ont refusé de reconnaître le droit du citoyen que je suis, du ouest-africain que je suis ».
« J’ai rencontré le Président de la Transition ; j’ai été impressionné par sa grande vue des questions sous régionales », a-t-il fait comprendre.
On peut se demander si l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire compte s’installer à Ouagadougou. Ce 22 novembre, sur sa page Facebook, il laisse interpréter qu’il pourra vivre au Burkina. « Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers le peuple burkinabé, pour son hospitalité et sa gentillesse légendaires, qui continue d’incarner admirablement les valeurs d’intégrité et de dignité, fidèle en cela à sa réputation de terre d’asile pour tous les opprimés ».
Ce bout de phrase « terre d’asile pour tous les opprimés » a retenu l’attention. Du reste, il s’est toujours bien senti au Burkina Faso à l’époque où Blaise Compaoré était le président du Faso.
A Ouagadougou, ses visites, officielles comme privées, s’enfilaient, jusqu’à la date du 8 janvier 2016 où un un mandat d’arrêt a été émis contre lui, accusé d’avoir apporté son soutien à la tentative du coup d’État de septembre 2015. C’était lors de la transition d’après l’insurrection.
Mais que de l’eau a coulé sous les ponts. Le mandat d’arrêt a été annulé par la Cour de Cassation le 2 Avril 2016. Guillaume Soro se sent heureux de fouler à nouveau le sol du Burkina.
Ancien chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000 puis premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro a maille à partir avec Alassane Ouattara en 2019, année de son départ en exil.
Il a été condamné par contumace en 2020 à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d’Ivoire, puis à perpétuité un an plus tard pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».