Le 23 décembre 2023 s’est tenue à Marrakech au Maroc, une réunion ministérielle sur l’Initiative du Roi du Maroc Mohamed VI pour l’accès des pays du Sahel à l’océan atlantique. Le royaume chérifien s’est dit prêt à mettre à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires pour soutenir cette Initiative. Est-ce une manière pour l’Alliance des États du Sahel de se passer de la CEDEAO.
Par Daouda Kiekieta
Les pays enclavés du Sahel auront accès à la mer à travers l’océan atlantique. C’est l’engagement pris entre le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad et le royaume du Maroc, grâce à l’initiative du Roi Mohamed VI.
Lors d’une rencontre ministérielle, samedi 23 février 2023, les chefs de la diplomatie de ces pays africains ont exprimé leur adhésion à cette Initiative de portée régionale et internationale.
Pour le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean Marie Traoré, « cette initiative est une alternative qui s’articule parfaitement à l’ambition des Etats du Sahel de valoriser leurs énormes potentialités en minimisant le poids de l’enclavement à travers une politique d’intégration infrastructurelle efficace et porteuse de croissance ».
Pour concrétiser l’initiative, les ministres des Affaires étrangères ont également convenu de créer une Task Force nationale dans chaque pays pour préparer et proposer les modalités d’opérationnalisation de cette Initiative.
Ils se sont également mis d’accord pour procéder, dans les meilleurs délais, à la finalisation des propositions à soumettre à la très haute attention de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
« C’est tout l’objectif que s’assigne l’Initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, pour favoriser l’accès des pays frères du Sahel à l’Océan Atlantique. Car, il serait inconcevable, aujourd’hui, qu’un terreau aussi fécond que le Sahel, puisse demeurer enclavé, faute de solidarité ou d’audace », avait dit le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’ouverture de la rencontre.
Cette rencontre intervient au moment où les relations entre les pays enclavés de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) (Burkina, Niger, Mali) et la CEDEAO ne sont pas au beau fixe.
Le Niger est sous sanctions économiques et financières de la CEDEAO suite au coup d’Etat qui a renversé Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.
Le Mali a aussi subi les sanctions de cette organisation sous-régionale pendant plusieurs mois. L’initiative du Maroc se présente donc comme un échappatoire à la pression de la CEDEAO.