Dossier Dabo Boukari : récit de la dramatique journée du 19 mai 1990
(Ceci est un article de nos confrères L’Evénement ,numéro 421 du 10 mai 2020)
Une étape supplémentaire vers la tenue du procès de l’affaire Dabo Boukari. La Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Ouagadougou a programmé au jeudi 21 mai prochain l’audience de mise en accusation. Cette audience ouvrira la voie si les charges retenues contre les mis en cause sont jugées suffisantes. L’audience de mise en accusation intervient après la clôture de l’enquête menée par le juge d’instruction du cabinet numéro 4 en charge du dossier par ailleurs doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Trois personnes sont épinglées dans le dossier Dabo Boukari. Magloire Victoire Yougbaré, sergent au moment des fais en service à l’ex Centre national d’entrainement commando de Pô est mis en examen pour arrestation illégale et séquestration aggravée.
Ce vendredi 19 mai 1990, il servait de conducteur du véhicule dans lequel l’étudiant en 7e année a été emmené au Conseil de l’Entente. Le médecin lieutenant-colonel Mamadou Bamba est sur la liste des mis en examen. Ancien délégué des Comités révolutionnaires (CR) de l’Université de Ouagadougou, c’est lui qui aurait servi de guide et d’indic aux militaires de l’ex sécurité présidentielle pour les interpellations des étudiants. C’est lui qui aurait donc indiqué le domicile de Aboubacar Coulibaly qui était recherché. Le lieutenant-colonel Bamba qui purge une peine de 10 ans dont 05 ans de sursis pour son rôle dans le putsch manqué est mis en examen dans ce dossier pour complicité d’arrestation illégale et de séquestration aggravée.
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Le général Gilbert Diendéré, capitaine à l’époque complète la liste des personnes mises en examen. Il lui est reproché des faits de complicité d’arrestation illégale, de complicité de séquestration aggravée et de recel de cadavre. Après la mort de l’étudiant, c’est lui qui aurait ordonné l’enlèvement du corps puis l’inhumation à Pô, ville située à 147 kilomètres au sud de Ouagadougou.
L’ex Chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso séjourne à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) après sa condamnation au procès du Coup d’Etat. Il a écopé de 20 ans de prison ferme. Ces mises en examen sont intervenues après moins de trois ans d’enquête menée par le doyen des juges d’instruction en charge du cabinet numéro 4. L’enquête a été bouclée depuis novembre 2018. C’est avec le quatrième juge d’instruction que le dossier a finalement connu son dénouement à la phase d’instruction.La plainte a été déposée en 1999 par la famille de l’étudiant par les soins de l’avocat Me Bénéwendé Sankara.
